Fiche de lecture de l'article de Samuel Huntington : Le choc des civilisations
1993 : article ?The Clash of Civilizations??, publié dans la revue Foreign Affairs, en réaction à l'ouvrage de Fukuyama ?La fin de l'Histoire? paru en 1992. Puis ouvrage publié en 1996. La fin de la Guerre froide, en 1991, a été perçue comme le triomphe de la démocratie libérale occidentale, reléguant l es controverses idéologiques dans le passé. Francis Fukuyama voyait là un horizon indépassable pour l'humanité, ce qu'il résumait dans la formule « la fin de l'histoire ».
[...] S'agissant de la Russie, du Japon et de l'Inde : les relations seront basées soit sur la coopération, soit sur le conflit et ce en fonction de la civilisation pour laquelle ils vont opter. S'agissant de l'Amérique latine et de l'Afrique : les conflits seront moins forts avec l'Amérique latine et l'Afrique du fait de leur grande dépendance à l'Occident. (De manière générale, l'auteur identifie six raisons pour expliquer ces conflits : Les différences entre civilisations sont réelles et essentielles. [...]
[...] Cette idée a d'autant moins de partisans parmi les autres civilisations que ceux-ci ne considèrent pas le monde comme un tout, mais comme un ensemble de groupes différents. Cependant il semble bien que les valeurs occidentales se soient imposées du fait de la prédominance occidentale en tant que première civilisation à s'être modernisée. Aujourd'hui, l'expansion de l'Occident s'est arrêtée et la révolte à son égard a commencé ; les sociétés absorbent tous les emprunts qui ne vont pas à l'encontre de leurs traits distinctifs, ces derniers reposant sur la religion et une certaine conception de l'homme. [...]
[...] La croissance de la prise de conscience civilisationnelle est accentuée par le rôle dual joué par l'Occident. D'un côté, l'Occident est au summum de sa puissance et de l'autre, les civilisations non- occidentales cherchent à se détacher de l'influence occidentale. Les caractéristiques et les différences culturelles évoluent moins facilement et se compromettent plus difficilement que les caractéristiques économiques ou politiques. Le régionalisme économique s'accroît. Les succès économiques régionaux risquent d'entraîner une augmentation de la prise de conscience civilisationnelle. (Par ailleurs il convient de distinguer deux types de guerres : (les guerres de transition : ont pour but de s'acheminer vers un autre type de conflit qui oppose des civilisations différentes. [...]
[...] Les Etats (on en dénombre environ 184) s'allient avec les pays qui ont les mêmes intérêts en termes civilisationnels. Désormais la politique globale dépend de plus en plus de facteurs culturels. Pour Huntington, la conjugaison de la fin des idéologies et de l'essor de la mondialisation fait entrer l'humanité dans ce qu'il nomme le choc des civilisations et pour préciser son paradigme l'auteur distingue huit aires de civilisations : 1°-l'Amérique latine, 2°-l'Afrique Chine Japon, 5°-l'Inde 6°-l'Islam 7°-l'Occident, civilisation russe orthodoxe (Monde multicivilisationnel, paradigme qui s'oppose à une civilisation unique en tant qu'idéal. [...]
[...] Puisque le monde s'achemine vers une démocratie à l'occidentale, l'Occident devrait être confiant. La mondialisation est de plus en plus synonyme d'occidentalisation. L'anglais est parlé partout dans le monde. L'affirmation selon laquelle les civilisations islamique et confucianiste vont s'allier contre l'Occident est sans fondement. L'hypothèse de Huntington est marquée par une forte ambiguïté conceptuelle. Les principales étant celles qui excluent les civilisations slave/orthodoxe et Latino/américaine de la civilisation occidentale et celle voulant que le Japon soit dans une civilisation extérieure au confucianisme. La théorie de Huntington n'apporte rien de nouveau. [...]
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