Les Fables de Jean de la Fontaine sont des chefs-d'œuvre de la littérature française. La plupart mettent en scène des animaux, autant sauvages que domestiques, ou des objets de la vie quotidienne. Mais toutes ont pour but de distraire tout en conduisant à une morale que le lecteur délivre lui-même.
La Fable que nous allons étudier est Le chêne et le roseau, fable que La Fontaine mettait lui-même au rang de ses meilleures.
Afin de tirer une morale à la fable, nous étudierons dans un premier temps la manière dans laquelle Jean de la Fontaine met en scène ses personnages : deux végétaux que tout oppose ; puis nous observerons comment le registre tragique se met en place et nous amène à conclure sur une morale
[...] Il remercie le chêne de sa compassion avant de l'avertir. Jean de la Fontaine distingue également ses deux personnages, et les opposent, par leurs actes, leurs habitudes. En cas de fort vent, chacun lutte à sa manière, avec ce que la nature lui a donné. Le chêne brave l'effort de la tempête alors que le roseau baisse la tête Une versification qui met en valeur l'opposition des personnages L'opposition des personnages est clairement mise en avant par le choix des végétaux, mais elle l'est aussi dans la composition même de la fable. [...]
[...] Il met donc en valeur le chêne et souligne son orgueil. On peut donc dire que même si les deux personnages de cette fable : un chêne et un roseau, sont diamétralement opposés, l'auteur commence à construire sa morale sur cette différence puisqu'il cherche à montrer, grâce à la versification, que chacun est égal à l'autre. III. Le registre tragique et la construction de la morale 1. Le registre tragique Afin de construire sa morale et que celle-ci soit marquante, Jean de la Fontaine utilise le registre tragique. [...]
[...] Il utilise aussi plusieurs périphrases : Sur les humides bords des Royaumes du vent. pour désigner le bord d'une rive ; Celui de qui la tête au Ciel était voisine Et dont les pieds touchaient à l'Empire des Morts. pour désigner le chêne terrassé par les vents. Mais pour faire référence à l'Antiquité, rien de tel que de citer ses auteurs. Ainsi, Jean de la Fontaine fait une allusion à deux œuvres littéraires de Virgile : l'Enéide et Les Géorgiques. [...]
[...] Personne n'est doté de la même façon par la nature, mais chacun doit s'adapter et accepter les différences des autres. Le destin du chêne et du roseau est par conséquent celui des grands et des petits de ce monde. Ainsi, La Fontaine découvre chez chacun de nous le fond de son âme avec une finesse malicieuse et un sens profond de la tragédie. Il ne se donne pas le droit de prêcher les grands sentiments, mais juste d'apporter quelques conseils afin de rendre l'homme plus raisonnable et plus heureux. [...]
[...] Puis il est averti par le roseau qui le met en garde face à ses préjugés. Mais l'arbre robuste continu à lutter et finit par mourir sous la force d'une puissance qui lui est supérieure : le vent. Cette fin appartient au tragique puisqu'un des deux personnages meurt : l'issue n'est pas heureuse. C'est l'idée de fatalité qui est mise en avant : un destin tragique auquel on ne peut pas échapper, et le chêne n'a pas fait exception. De plus, au sein de cette construction la supériorité de la force la plus grande est mise en avant : celle du vent. [...]
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