Cours de Français niveau Lycée sur l'écrivain François-René de Chateaubriand et son oeuvre René.
[...] René s'inscrit aussi dans la tradition littéraire du roman d'apprentissage dans lequel un jeune homme est lancé dans le monde et fait l'expérience de la vie. Cependant René n'apprend rien il est désillusionné par son expérience du monde. Enfin, on trouve la tradition du roman par lettre qu'a pratiqué Rousseau : dans René 6 lettres ponctuent le récit. La première est celle qui provoque le récit de René, elle est le moteur de l'intrigue car on ne connaît son contenu qu'à la fin du roman. Plusieurs lettres viennent s'ajouter : la correspondance de René et d'Amélie, elles sont toujours mystérieuses, un secret les habite toujours. [...]
[...] Les représentants de cette opposition sont les deux vieillards qui systématisent cette opposition. Le mal de René : Le roman nous offre la peinture d'une âme inquiète, torturée par un besoin tyrannique de s'abandonner à la violence des passions et incapable de fixer sur un objet cette surabondance de vie : elle sait d'avance que rien dans la réalité ne saurait répondre à l'infini de ses aspirations et à la richesse de son imagination. Aussi, rassasié sans avoir goûté et détrompé sans avoir joui René ne croit plus au bonheur et sa vie n'a plus de sens. [...]
[...] Au moment où il écrit cet épisode, Chateaubriand a pu seulement rêver de ces grands voyages en Méditerranée où son imagination se complait : il ne les réalisera que plus tard. Et surtout, dans la seconde moitié du roman, il n'y a plus rien de commun entre sa sœur Lucile et Amélie, dont l'aventure semble uniquement inspirée par ses souvenirs littéraires. René est donc un roman de l'intime, un récit de vie mais pas une autobiographie malgré la présence du je de la description de son enfance, de son éducation, de ses voyages, de sa désillusion de tout et de son impossible retour (thème très odysséen). [...]
[...] Dans René, tous les thèmes de la poésie lyrique sont développés (lyrisme : expression poétique du moi, thèmes liés à la condition humaine, à la fuite du temps, évocation de l'amour, de la mort De plus Chateaubriand utilise un style élégiaque réservé jusque là à la poésie amoureuse. Tous les thèmes abordés par Chateaubriand seront repris par la génération des poètes romantiques. René, pour exprimer la mélancolie, le désarroi, l'errance dans le monde, a recours à une prose particulière qui se rapproche parfois plus de la prose poétique que de la prose romanesque. Chateaubriand a aussi recours aux images visuelles et aux sensations sonores pour pallier les carences du langage. [...]
[...] RENE CHATEAUBRIAND Né en 1768, Chateaubriand a subit l'influence des Lumières et a aussi baigné dans une sensibilité romantique. Il adhère tout d'abord à la Révolution de 1789, car conforme aux idéaux des Lumières, mais très vite un climat de terreur s'installe et en tant qu'aristocrate, Chateaubriand est obligé d'émigrer à Londres. C'est durant cette période (1793 1800) qu'il commence à écrire le Génie du Christianisme, ouvrage théorique dans lequel René est inséré à la suite d'une section où l'auteur examine la poésie de lieux de culte et leur disparition dans le monde moderne ; c'est dans cette section que l'on trouve le chapitre Du vague des passions Paru en 1802 dans la première édition du Génie du Christianisme, René en a été détaché en 1805 pour être réuni désormais à Atala. [...]
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