Voyageur dans l'espace, Chateaubriand est aussi voyageur dans le temps. De nombreuses pages des "Mémoires d'outre-tombe" proposent des chassés-croisés entre le présent de l'écriture et le passé vécu. Ce qui donne force à l'oeuvre, c'est l'exploitation du souvenir, en particulier de tout ce qu'a pu retenir la mémoire affective ...
[...] Ce texte comporte des éléments liés au souvenir et d'autres liés à la méditation. C'est le même processus que celui de Proust : le temps perdu parce qu'on l'a oublié est retrouvé et redevient présent. II- La montée du souvenir Le paysage romantique ( l.1 seul soir ( l.1-2 ressemblait à un ciel d'automne : il y a déjà un phénomène de miroir ( l.2 vent fourré ( l.3 coucher de soleil ( l.4 tour d'Alluye Le paysage est calme et solitaire, ce qui est très propice à la méditation. [...]
[...] Quand je l'écoutais alors, j'étais triste de même qu'aujourd'hui. Mais cette première tristesse était celle qui naît d'un désir vague de bonheur, lorsqu'on est sans expérience ; la tristesse que j'éprouve actuellement vient de la connaissance des choses appréciées et jugées. Le chant de l'oiseau dans les bois de Combourg m'entretenait d'une félicité que je croyais atteindre ; le même chant dans le parc de Montboissier me rappelait des jours perdus à la poursuite de cette félicité insaisissable. Je n'ai plus rien à apprendre, j'ai marché plus vite qu'un autre, et j'ai fait le tour de la vie. [...]
[...] Le rivage enchanté l.25 ( sa jeunesse La terre qui s'éloigne l.25 ( est une périphrase de la jeunesse. Abondant l.24 ; qui va bientôt disparaître l.26 ( Représentent l'arrivée de la mort. Les impératifs l.23 intensifient le devoir d'écriture puisque pour lui, l'écriture est la seule survie. Conclusion : Ce texte fait réfléchir à l'autobiographie par le maniement des temps, par les jeux de miroir et par la méditation qui suit automatiquement ces jeux de miroir. Chateaubriand réussit à placer tous les temps dans une même phrase ce qui donne une fluidité dans le texte. [...]
[...] Montboissier, juillet 1817 Hier au soir je me promenais seul ; le ciel ressemblait à un ciel d'automne ; un vent froid soufflait par intervalles. A la percée d'un fourré, je m'arrêtai pour regarder le soleil : il s'enfonçait dans des nuages au- dessus de la tour d'Alluye, d'où Gabrielle, habitante de cette tour, avait vu comme moi le soleil se coucher il y a deux cents ans. Que sont devenus Henri et Gabrielle ? Ce que je serai devenu quand ces Mémoires seront publiés. [...]
[...] ( l.8 le son magique ( l.7 gazouillement qui est opposé à son magique ( l.9 reparaître à mes yeux : soudain, brutal. Ce présent fait irruption dans le présent et le supprime même momentanément. Le sens du verbe j'oubliait va dans le même sens ; III- La méditation Le vague des passions Dans ce texte, Chateaubriand met en évidence la tristesse floue du mal du siècle. l.13 : un désir vague de bonheur L'antithèse entre la tristesse du passé et la tristesse actuelle vient des causes de cette tristesse : - désir de bonheur et manque d'expérience autrefois ( l.14-15 connaissance des choses, apprécier et juger ( les deux verbes sont négatifs : sans complaisance, sans espoir) Mais la tristesse est aussi floue. [...]
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