Ce texte est un extrait des "Mémoires d'outre-tombe" écrit en 1817 puis publiées après la mort de Chateaubriand en 1848. "Apparition de Combourg" est un exemple de sa méditation face à un monde qui le déçoit, d'une réflexion profonde sur lui-même qui évoque la fuite du temps en procédant à un bilan de sa vie dans le cadre influent de la nature. En écrivant ses mémoires, Chateaubriand conjure son malaise et son angoisse face au monde du XIXème.
[...] Chateaubriand, en écrivant ses mémoires, analyse son passé de façon critique, il veut l'interpréter pour comprendre ce qu'il est et se remet ainsi en question comme le démontre ce passage du texte: "Quand je l'écoutais alors, j'étais triste de même qu'aujourd'hui. Mais cette première tristesse était celle qui naît d'un désir vague de bonheur, lorsqu'on est sans expérience ; la tristesse que j'éprouve actuellement vient de la connaissance des choses appréciées et jugées." L'auteur prend son autobiographie pour une arme contre le temps et la mort, afin que sa vie se prolonge à travers son œuvre, cette arme sauve chateaubriand et ses souvenirs de l'oubli ce qui lui donne le courage de finir ses mémoires, il s'exclame: " hâtons-nous de peindre ma jeunesse" ou encore "Mettons à profit le peu d'instants qui me restent" dans ces deux phrases, l'auteur utilise la première personne du pluriel, il semble, par le biais de son texte, se parler à lui-même ce qui appuie la volonté de l'auteur à terminer son entreprise. [...]
[...] "Apparition de Combourg" s'inscrit comme un exemple du "mal de vivre" que ressentent les romantiques de son époque, la fuite du temps, l'impuissance de l'homme face à la nature qui le fascine sont des thèmes privilégiés par Chateaubriand. Souhaitant, par l'intermédiaire des "Mémoires d'outre-tombe", l'immortalité de son être, l'écrivain érige un mémorial à sa gloire. Encore de nos jours, le style sentimental et mélancolique de Chateaubriand dont cette œuvre est imprégnée nous fait remettre en question, nous refait aimer la nature et la méditation, Chateaubriand a réussi à être immortel. [...]
[...] Chateaubriand, par cette volonté de se comprendre et ce désir de soulagement, fait revivre son histoire. Il le fait revivre tout d'abord en employant le passé simple: " fit, oubliai, je revis, j'entendis " qui fait intégrer ce souvenir au présent de façon énergique. Plusieurs termes démontrent cette énergie avec laquelle l'auteur fait renaître son passé: "subitement, à l'instant, je fus tiré de mes réflexions Dans la perception du présent et du passé, le récit ce fait au même temps: le passé simple, ce qui donne une confusion entre ces deux temps. [...]
[...] Mais cette première tristesse était celle qui naît . la tristesse que j'éprouve actuellement " pour souligner les changements de son être par rapport au même paysage, au même chant de grive, qui, eux, ne changent pas. Tout cela nous ramène à penser que Chateaubriand accorde au temps, et plus précisément au temps qui lui reste, une place primordiale dans son texte. L'auteur dévoile cette sensibilité face à la fuite du temps en exposant son champ lexical et sémantique: " Les heures fuient, jours perdus, combien de temps, le peu d'instants qui me restent, hâtons-nous Chateaubriand s'interroge sur cette fuite: " Dans combien de lieux ai-je déjà commencé à les écrire, et dans quel lieu les finirai-je Combien de temps me promènerai-je au bord des bois Que sont devenus Henri et Gabrielle ; à celle-ci, qui est une question de rhétorique, le narrateur se répond à lui-même: "Ce que je serai devenu quand ces Mémoires seront publiés." Il exprime ainsi son doute face au temps qui lui reste, mais en répondant à la question il se projète déjà dans la mort sans qu'il ne sache quand elle surviendra, il tente quand même de poser un point de repère à ce trépas: "quand ces Mémoires seront publiés", sur cette affirmation, le narrateur se veut catégorique, il se promet d'avoir finit ses mémoires avant sa mort même s'il n'en est pas sûr et certain: "je n'ai pas même la certitude de pouvoir achever ces Mémoires" celles-ci seront à titre posthume comme le souligne le futur antérieur: "ce que je serai devenu" de même que le titre "Mémoire d'outre-tombe". [...]
[...] Apparition de Combourg, commentaire littéraire. Ce texte est un extrait des "Mémoires d'outre-tombe" écrit en 1817 puis publié après la mort de Chateaubriand en 1848. "Apparition de Combourg" est un exemple de sa méditation face à un monde qui le déçoit, d'une réflexion profonde sur lui-même qui évoque la fuite du temps en procédant à un bilan de sa vie dans le cadre influent de la nature. En écrivant ses mémoires, Chateaubriand conjure son malaise et son angoisse face au monde du XIXème. [...]
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