Charles Péguy (1873-1914), directeur et fondateur de la revue « Les cahiers de la quinzaine » s'engage politiquement et socialement dans son époque. Il se consacre à des idées socialistes empreintes de mysticisme et lutte énergiquement pour la révision du procès Dreyfus.
Cet extrait est tiré de l'une de ses oeuvres les plus célèbres : Notre Jeunesse, et se pare de lyrisme pour dévoiler les pensées mystiques d'un jeune dreyfusard, prêt à toutes les souffrances au nom de la vérité et de la justice.
Comment, à travers cet essai, Charles Péguy rend-il compte du sacrifice consenti au nom d'un idéal ?
Pour répondre à cette problématique, nous étudierons le portrait d'un engagé social qui définit le courage à deux échelles, avant d'observer en quoi son engagement est profondément empreint de mysticisme.
Dans ce texte, le narrateur brosse son autoportrait, celui d'un engagé social, qui définit le courage à deux échelles.
[Déclaration]
Dès le début du texte, le jeune dreyfusard fait de la parole une nécessité avec le verbe falloir « Il faut le dire », et la répétition du verbe « dire » qui fait de la parole un gage de vérité, de révélation. Son besoin irrépressible de « dire » est à ses yeux la marque d'un engagement réel et sincère. En effet, il explique que pour lui, l'engagement ne se réduit pas qu'à une simple prise de position « n'était nullement de savoir si Dreyfus était coupable ou innocent », mais il appelle aussi une prise de position publique « déclarer ». La structure longue de la phrase est rythmée de verbes traduisant l'action et le moment d'apprentissage de la vie : « croissions », « opérions », et ménage une chute, présente dans la phrase suivante, plus courte et incisive (...)
[...] Comment, à travers cet essai, Charles Péguy rend-il compte du sacrifice consenti au nom d'un idéal ? Pour répondre à cette problématique, nous étudierons le portrait d'un engagé social qui définit le courage à deux échelles, avant d'observer en quoi son engagement est profondément empreint de mysticisme. Dans ce texte, le narrateur brosse son autoportrait, celui d'un engagé social, qui définit le courage à deux échelles. [Déclaration] Dès le début du texte, le jeune dreyfusard fait de la parole une nécessité avec le verbe falloir Il faut le dire et la répétition du verbe dire qui fait de la parole un gage de vérité, de révélation. [...]
[...] La multiplicité des opposants à ses convictions peut être une des raisons de ce doute. Le jeu en valait-il la chandelle ? Le mot amertume peut être interprété de différentes manières. L'auteur n'a trouvé aucun écho à ses convictions. Même ses amis n'ont pas forcément adopté ses idées. Amertume aussi, face aux sacrifices, aux conséquences graves et douloureuses, à la dislocation des familles provoquées par la justice de son pays. [Un mystique fier de son engagement] Les conséquences de l'engagement sont poussées à l'extrême : elles parlent de renoncer à tout pour une idéologie. [...]
[...] Au fur et à mesure du texte, Charles Péguy va plus loin, et définit un deuxième courage, dont les conséquences ont une répercussion sur l'individu lui-même. Ainsi, le narrateur fait preuve d'un don de soi total, et développe des idées mystiques. Ce texte brosse aussi le portrait d'un individu aux pensées empreintes de mysticisme. [Risques consentis] Au fur et à mesure du texte, Charles Péguy ne laisse au hasard aucun aspect de la vie d'un individu et énumère les sacrifices consentis au nom d'un idéal. [...]
[...] Celui qui s'engage est aussi sujet à réprobation : on lui fait des reproches. Elle peut être par l'attitude muette ou sans cesse dite et répétée forcenée L'amitié qu'il connaît depuis toujours donc la plus ancrée, la plus solide, est aussi mise en jeu : là aussi, il risque les dissensions. L'ensemble de ces termes décrivent la réaction des autres par rapport au premier courage. L'accumulation de phrases nominales séparées par des points virgules donne au lecteur, de par sa construction, l'impression qu'avoir tout donné c'est au-delà de ce qui est possible. [...]
[...] Charles Péguy lui-même est fier d'un tel engagement. L'extrait débute par Nous fûmes des héros un constat objectif. Le passé simple évoque une action terminée, éphémère, à une époque où les passions étaient exaltées. Il parle des dreyfusards comme des représentants authentiques du courage, manifesté dès le début. Le mot héros insiste sur le courage de l'engagement, la notion de force, de combativité, de courage à la fois moral et physique. [Conclusion] Ainsi dans ce texte Charles Péguy entre en conflit avec la société avec la même abnégation que s'il entrait en religion. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture