Voltaire, "Dialogue du Chapon et de la Poularde" : commentaire

Résumé du document

Commentaire de Littérature niveau Lycée sur le texte du Dialogue du Chapon et de la Poularde de Voltaire.

Extraits

[...] Les termes chair cuisses bras croupion (ligne 10-11) annulent tout effet de grandeur en ramenant à la réalité. Pour accentuer l'effet comique, Voltaire s'est amusé à opposer les deux personnages en jouant sur les stéréotypés. Il a fait de la Poularde une précieuse qui exprime son émotion par une succession d'exclamations et d'hyperboles. Ses répliques par les interjections et les allitérations nous font entendre le caquet de la poule dans les paroles indignées du personnage. Le son guttural est multiplié dans la réplique où elle est au comble de la colère et de la peur : Quels abominables coquins ! [...]

[...] L'expression leurs semblables rappelle au lecteur le commandement du Christ : Aime ton frère comme toi-même Il est ainsi suggéré que ceux qui maltraitent d'autres hommes ne peuvent être de vrais chrétiens. L'une des cibles de la satire est en effet le christianisme et en particulier l'Eglise catholique. Voltaire introduit dans ce dialogue deux abbés auxquels le Chapon se réfère sans cesse au point de les désigner comme mes deux abbés ce qui suppose une inversion des rapports de propriété et de domination. Or ces abbés sont présentés de façon caricaturale. [...]

[...] La reprise de remords, la force des négations donnent de la vigueur au dialogue. Le choix des personnages et leur caractère Cette scène rythmée par les questions de la Poularde fait aussi sourire le lecteur par le choix des personnages et par le caractère que leur donne Voltaire. Comme La Fontaine dans ses fables, il prête aux animaux un langage et un comportement humain. Il crée ainsi un décalage entre leur condition de volatiles destinés à être mangés et le ton soutenu de leur conversation. [...]

[...] Le goût de Voltaire pour le théâtre apparaît dans ce dialogue comique qui met en scène des animaux de basse-cour. Mais cette conversation animée de deux volailles n'a pas pour seul but d'amuser l lecteur, elle l'incite aussi à réfléchir sur le comportement de l'homme vu à travers le regard des animaux et à se demander si les hommes, sous l'effet de l'ambition ou du fanatisme, ne sont pas des êtres plus cruels que les bêtes féroces. I Une scène de comédie animée et divertissante Cette première partie se décompose en trois sous parties, tout d'abord, la théâtralité du dialogue puis le choix des personnages et leur caractère et enfin la parodie de la tragédie. [...]

[...] La seconde tirade du Chapon lui permet de montrer son érudition. Il connaît l'histoire ancienne : tous les empereurs chrétiens et grecs ne manquaient jamais de crever les deux yeux à leurs cousins et à leurs frères (ligne 23-24) et cite le nom d'un roi de France, Louis le Débonnaire, qui a régné au IXème siècle. Son assurance est marquée par le début énergétique de ses répliques : Oui (ligne Non (ligne suivi d'un affectueux et condescendant m'amie La parodie de la tragédie Cette opposition entre les deux personnages e la Poularde et du Chapon crée un effet comique renforcé par les références à la tragédie. [...]