Proust, Contre Sainte-Beuve, citation, beaux livres, langue étrangère, contresens, lecteur, oeuvre littéraire
L'art, dans sa globalité, a toujours été le sujet d'une rencontre entre la vision du créateur et celle du spectateur. Plus particulièrement, quel art autre que la littérature permet à l'auteur d'exprimer avec précision sa pensée et ses idées ? Ainsi, c'est la littérature que Proust a choisi pour développer son avis sur les méthodes du critique littéraire Sainte-Beuve dans une œuvre éponyme, Contre Sainte-Beuve. Mais encore la citation suivante, extraire de cette œuvre « Les beaux livres sont écrits dans une langue étrangère. Sous chaque mot, chacun de nous met son sens, ou de moins son image, qui est souvent un contresens. Mais dans les beaux livres, tous les contresens qu'on fait sont beaux » résulte d'une réflexion sur les « beaux livres » c'est-à-dire sur leur perspicacité et les contresens que le lecteur formule au cours de sa lecture en imprégnant les mots de son image.
[...] Mais dans les beaux livres, tous les contresens qu'on fait sont beaux résulte d'une réflexion sur les beaux livres c'est-à-dire sur leur perspicacité et les contresens que le lecteur formule au cours de sa lecture en imprégnant les mots de son image. De cette façon les contresens créés par le lecteur engendrent-ils de multiples sens ? Alors on tentera de discuter ce point de vue en usant dans un premier temps d'un raisonnement appuyant la thèse de Proust, qui suggère que les contresens sont beaux tout en développant, dans un second temps, la thèse adverse. [...]
[...] Un contresens peut ici fausser le tableau naturaliste qu'offre Zola à ses lecteurs, qui ne comprendront pas les enjeux et aboutissements de cette lutte. III. Au-delà du paradoxe du sens, le style Proust aborde le concept de langue étrangère. En effet, l'auteur possède toujours sa langue dans la langue. Ainsi, on ne la comprend pas, ce ne sont que des balbutiements qui paradoxalement font jaillir à travers le contresens, une vérité. Par exemple, s'essayer à la lecture de l'œuvre de Sartre n'est pas chose aisée. [...]
[...] Le but étant de former la jeunesse Sans la compréhension initiale voulue par l'auteur, l'œuvre n'atteint pas son objectif De plus, il en va de même quand l'œuvre se veut moraliste. L'incompréhension peut priver le lecteur de cette morale et l'œuvre se révèle alors vaine. La tragédie grecque repose sur l'idée de catharsis (purger les passions en mettant en scène leurs conséquences). Dans Antigone de Sophocle, la question de savoir si l'on doit exécuter un ordre qu'on juge immoral, et si l'on doit accepter de laisser de côté sa volonté propre. [...]
[...] L'exemple de W ou le souvenir d'enfance de George Perec est bon parce que Perec perd le lecteur dans une narration éclatée et pousse son lectorat à comprendre la vraie nature de l'utopie mise en scène par la réflexion mais aussi par la voix du narrateur Mais encore, les contresens peuvent enrichir l'œuvre en démultipliant ses sens et aboutissements. C'est notamment le cas lorsque l'auteur laisse au lecteur le choix de l'interprétation. La poésie est un bon exemple car elle entraîne souvent des divergences de compréhensions. Le poème introductif des Fleurs du mal du célèbre Baudelaire Au lecteur induit plusieurs sens. [...]
[...] Mais dans Le Dormeur du Val ce sont les contresens, les erreurs, qui donnent les clefs de la compréhension. Le jeu de mot du titre est un effet stylistique décelable par la connaissance de la langue étrangère de Rimbaud. Le dormeur étant mort à la fin du poème, dormeur revient à comprendre le dort meurt. 3. Finalement, on devient étranger à se propre langue. De nouvelles perspectives se créent, de nouvelles facettes par- delà le sens. Alors réside une connexion entre le lecteur et le style. [...]
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