La Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France est un long poème, écrit en vers libres, publié par Blaise Cendrars en 1913. Il est inspiré d'une aventure que le poète a vécue étant jeune, plus précisément sa fugue à l'âge de seize ans.
Le poème prend alors une forme de récit autobiographique mais il sait quand même nous transporter dans ce "voyage de l'ailleurs" grâce à ses impressions, aux mots. En quoi ce poème d'apprentissage de l'aventure est-il un voyage poétique convaincant ? (...)
[...] Un vieux moine me chantait la légende de Novgorod. [ ] Or, un vendredi matin, ce fut enfin mon tour On était en décembre Et je partis moi aussi pour accompagner le voyageur en bijouterie qui se rendait à Kharbine Nous avions deux coupés dans l'express et 34 coffres de joailleries de Pforzheim De la camelote allemande "Made in Germany" Il m'avait habillé de neuf et en montant dans le train j'avais perdu un bouton - Je m'en souviens, je m'en souviens, j'y ai souvent pensé depuis - Je couchais sur les coffres et j'étais tout heureux de pouvoir jouer avec le browning nickelé qu'il m'avait aussi donné J'étais très heureux, insouciant Je croyais jouer au brigand Nous avions volé le trésor de Golconde Et nous allions, grâce au Transsibérien, le cacher de l'autre côté du monde Je devais le défendre contre les voleurs de l'Oural qui avaient attaqué les saltimbanques de Jules Verne Contre les khoungouzes, les boxers de la Chine Et les enragés petits mongols du Grand-Lama Ali baba et les quarante voleurs Et les fidèles du terrible Vieux de la montagne Et surtout contre les plus modernes Les rats d'hôtels Et les spécialistes des express internationaux. [...]
[...] Le voyage est aussi marqué par la monotonie car il n'y pas de ponctuation sauf une fois, lorsque l'adolescent découvre qu'on ne voit pas la nature : "Pas de nature et le monde est caractérisé de manière négative, triste et sombre : "Et derrière, les plaines sibériennes le ciel bas et les grandes ombres de Taciturnes qui montent et qui descendent". (Conclusion) Le voyage poétique prend différents formes : récit autobiographique, apprentissage de l'aventure, réel/imaginaire, exotismes mais toujours dans le même but : nous faire voyager par les mots, nous emmener "Ailleurs" et pour cela la poésie doit être convaincante. La forme poétique cherche à satisfaire chaque lecteur en le plongeant dans son univers. [...]
[...] Les "joies" du poète sont donc marquées par des bruits fins, calmes : "froissis de femmes", par des choses douces : "je suis couché dans un plaid", "ce châle". Les derniers vers de la poésie sont raccourcis, la parole devient alors un ton léger, calme, un souffle. Malheureusement, chaque voyage laisse des déceptions et c'est aussi le cas pour Cendrars. Il est déçu par l'incommodité du Transsibérien : "je couchais sur les coffres" (mais cela fait aussi partie de l'aventure) et par le bruit. Le Transsibérien est bruyant : "Le bruit des portes des voix des essieux grinçant sur les rails congelés". [...]
[...] Commentaire composé : Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France (vers 39/99) Introduction : La Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France est un long poème, écrit en vers libres, publié par Blaise Cendrars en 1913. Il est inspiré d'une aventure que le poète a vécue étant jeune, plus précisément sa fugue à l'âge de seize ans. Le poème prend alors une forme de récit autobiographique mais il sait quand même nous transporter dans ce "voyage de l'ailleurs" grâce à ses impressions, aux mots. [...]
[...] (Transition) Le voyage est donc convaincant par le réalisme de ce poème mais il est aussi poétique. Le voyage est aussi une source d'inspiration poétique. Un voyage exotique marqué par les joies et les déceptions) Le voyage est marqué par l'exotisme, l'idée d'un ailleurs : le "Transsibérien" est un train qui va de Moscou à Vladivostok. Les nombreuses références littéraires et légendaires marquent aussi cet exotisme : "Golconde" renvoie à une ville d'Inde, "Khoungouzes" c'est le nom des habitants d'Asie Centrale, "les voleurs de l'Oural", "les boxers de la Chine", "et les enragés petits mongols du Grand-Lama", "et les fidèles du terrible Vieux de la montagne", "Alibaba et les quarante voleurs". [...]
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