Le texte étudié est extrait de <em>La prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France</em>, long poème de 400 vers publié en 1913. Celui-ci se présente sous la forme d'un dépliant de deux mètre de long comportant le texte associé à une bande de couleurs dues à Sonia Delaunay, et dont les cent cinquante exemplaires publiés ont pour ambition d'atteindre la hauteur de la tour Eiffel, symbole de la modernité. Le poème fait revivre un voyage en chemin de fer qui a réellement été effectué par l'auteur à l'âge de 17 ans vers la Mandchourie. Et le rythme des vers souligne la précipitation des souvenirs et des paysages. Les mots, les images, les sonorités s'entrechoquent : l'usage du vers libre et l'abandon de la ponctuation favorisent ce montage fulgurant des émotions (...)
[...] On parle du matériau principal : ferrailles vers 19. Le texte mime le rythme du train grâce à des phrases et des vers de longueur inégale : parfois très long comme le vers 12 ou parfois très court comme le vers 22. Ceci mime les ralentissements et les accélérations du train en fonction des arrêts, des endroits traversés. Les vers longs peuvent correspondre à ceux où le train prend de la vitesse, quand le voyage devient plus monotone ; les vers plus court seraient ceux où le terrain est plus chaotique ou bien les moments de pause dans les gares Il y a absence de ponctuation qui renforce ce système. [...]
[...] C'est d'ailleurs à partir de cette vision déformée que le poème prend une dimension plus inquiétante, voire fantastique. II. La dimension inquiétante, voire fantastique du voyage a. La course folle du train : Le train semble en fuite à cause de cette vitesse. En effet la personnification fait un saut périlleux vers accentue cette impression de cahot ainsi que roues vertigineuses vers 16, qui donne un sens fort de l'adjectif c'est-à-dire qui donnent le vertige, puis retombe sur ses roues vers suggère les sauts et les rebonds, ou encore la monosyllabe choc vers 22, qui met en valeur les sensations essentielles, ou bien encore la phrase nominale rebondissement ligne 23 Ces expressions rendent mieux l'aspect frénétique des voyage et l'aspect brutale des sensations. [...]
[...] Le texte étudié est extrait de La prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France, long poème de 400 vers publié en 1913. Celui-ci se présente sous la forme d'un dépliant de deux mètre de long comportant le texte associé à une bande de couleurs dues à Sonia Delaunay, et dont les cent cinquante exemplaires publiés ont pour ambition d'atteindre la hauteur de la tour Eiffel, symbole de la modernité. Le poème fait revivre un voyage en chemin de fer qui a réellement été effectué par l'auteur à l'âge de 17 ans vers la Mandchourie. [...]
[...] D'ailleurs la petite Jehanne qui accompagne le poète est dit-on une jeune prostituée qui cherche aussi à fuir ce monde cruel car elle demande dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre ? vers 6. Ce poème est surprenant, moderne en lien avec le moyen de locomotion évoqué qui symbolise aussi, en 1913, le monde moderne. Cendrars rend bien les chocs rythmiques et visuels entraînés par ce voyage en train. Ce voyage vers l'inconnu peut faire penser au bateau ivre de Rimbaud qui prépare aussi la poésie surréaliste. [...]
[...] On ne peut éclaircir totalement l'origine de ces angoisses. On sait que Cendrars à 17 ans, s'échappe de sa pension et part en Mandchourie au service d'un trafiquant de diamants au moment de la guerre russo-japonaise (en 1905), il fut obligé de fuir plus loin encore. Plus généralement, les inquiétudes oublie les inquiétudes vers 8 et 9 associent le monde dans lequel il vivait avant son départ, à quelque chose de négatif (répétition du mot inquiétudes et volonté d'y échapper avec le verbe oublie un monde cruel, inhumain. [...]
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