Questions réponses sur L'Or (sous-titré La Merveilleuse Histoire du général Johann August Suter) est un roman de Blaise Cendrars paru chez Grasset en 1925. C'est le premier roman publié par son auteur, connu jusqu'alors pour ses poèmes (Les Pâques à New York, la Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France) et ses collaborations avec les peintres dans les milieux d'avant-garde.
[...] S'en suit alors une réflexion sur l'écriture et le roman en tant qu'objet littéraire. Le nouveau roman qui ne peut être qualifié de courant littéraire va pousser des auteurs dans le cadre des éditions de minuit comme Robbe-Grillet ou Duras à écrire sans intrigue et à dissoudre les personnages. De manière plus indépendante, Céline va créer un langage écrit oralisant ou Regain va jouer le roman métaphorique et pastoral. Le théâtre aussi sera remis en cause. Si le théâtre de boulevard reste populaire, les mythes antiques vont être mis sur scène pour revisiter les problématiques du 20ème siècle à l'image du Calligula de Camus où la règle intransigeante des trois unités va se dissoudre au profit de l'engagement. [...]
[...] Cendrars et la modernité ? Reconnu par ses pairs comme un poète de la modernité, lorsque sort son poème « Les Pâques à New York », il fonde, en 1912, « la revue des hommes nouveaux » et se lie d'amitié avec Apollinaire et le couple Delaunay. La réalisation illustrée de « La Prose du Transsibérien » avec S. Delaunay, de plus de 2 mètres de long interroge le support poétique et l'illustration des mots. Ensemble, ces artistes vont condamner le monde qui s'effondre que ce soit par la Guerre ou la crise économique du Panama. [...]
[...] Ce conservatisme est marqué par le décalage entre le pionnier et ses ouvriers. Alors que ces derniers s'agitent sur une musique endiablée, il fait venir un piano d'Europe : le vin et le blé sont ses croyances alors que le Monde nouveau, basé sur le capitalisme mise sur l'or et l'eau de vie (« toutes les fermes étaient abandonnées : les américains, les californiens, les indiens, tout le monde était aux mines »). De même, il refuse la ville qu'il ne connaît que de nom avant bien des années. [...]
[...] Ces ont les mots qui deviennent d'ailleurs la prison de Suter. Les gens qu'il écoute le flouent, le moquent, ou le volent . N'est-ce pas sur un mensonge et donc des mots faussés que Suter trouvera la mort ? Par ailleurs, on sent la nostalgie de l'Europe à de nombreuses reprises. Cela se retrouve dans le nom que Suter donne à son domaine : « Nouvellle-hélvétie ». Si l'on retiendra la force de l'adjectif, il rappelle ses origines et l'affirme : « Pourquoi ? Je suis suisse et républicain ». [...]
[...] Peintre, Léger s'inscrit à la marge du cubisme. Son tableau marqué par des formes géométriques emboîtées essaye de créer une harmonie renforcée par les lignes de forces et les couleurs. De même, l'homme moderne représenté à trois reprises est petit et de couleurs neutres. Face à la monotonie des ouvriers dans les usines, Léger croit en l'homme heureux. Pour lui, al couleur peut améliorer la Société et il reprend d'ailleurs les codes des couleurs des affiches publicitaires qui fleurissent sur les murs urbains. [...]
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