On est dans un univers morbide, pire que la mort "c'était pas la mort [...] quelque chose d'assez pire". Le corps en décomposition va de pair avec la composition morale. La mort est propre et ici tout est sale, il règne un entre-deux malsain et inquiétant. On est dans un univers maladif, dans une arrière cour plongée dans l'ombre qui ne voit jamais la lumière du jour. On n'est pas dans un cadre net, rien n'est défini, ça devient inquiétant (...)
[...] Le sadisme liée à la dissolution des valeurs L'horreur est due au fait que tout se mélange, des choses qui ne devraient pas l'être : la sexualité et les enfants, la sexualité et les excréments, les excréments et la nourriture, et la nourriture et la sexualité : "contre l'évier, autrement ils n'y arrivaient pas". La perversion se voit à travers l'imagination débordée. Il cherche à tout contaminer. Toutes les fonctions du corps y sont mentionnées, d'où le sadisme et l'écoeurement. [...]
[...] Elle n'a plus la force de pleurer, donc elle pleurniche. Des termes affectueux : "la petite", "doucement". On sent toute la pitié du narrateur pour la fille. Le mépris se voit d'abord à travers l'expression "ce qu'elle faisait" car on n'a plus un verbe de paroles pour leurs dires. Les phrases très courtes, laconiques, lapidaires montrent un mépris rageur. Comme si le narrateur ne prenait même pas la peine de formuler des phrases correctes. Les parents vomissent leurs paroles aux enfants et le narrateur vomit son mépris aux parents. [...]
[...] Je restais à écouter seulement comme toujours, partout. Cependant, je crois qu'il me venait des forces à écouter ces choses-là, des forces d'aller plus loin, des drôles de forces et la prochaine fois, alors je pourrais descendre encore plus bas la prochaine fois, écouter d'autres plaintes que je n'avais pas encore entendues, ou que j'avais du mal à comprendre avant, parce qu'on dirait qu'il y en a encore toujours au bout des autres des plaintes encore qu'on n'a pas encore entendues ni comprises. [...]
[...] On a des phrases très simples par pudeur. Il insiste sur le statisme, l'inutilité, l'embarras : "Je restais à écouter". Le seul rôle qu'il a est un rôle d'enquête sur la vérité à base de cris du coeur : "jusqu'au bout" de l'horreur. Le lecteur est plongé au coeur d'une traversée infinie et pénible d'un voyage au bout de la nuit : "cependant", ce terme apparaît comme un hoquet, une dislocation. Le narrateur est brisé et n'a plus de courage d'où une certaine fatigue existentielle. [...]
[...] Texte étudié : C'est au troisième, devant ma fenêtre que ça se passait, dans la maison de l'autre côté. Je ne pouvais rien voir, mais j'entendais bien. Il y a un bout à tout. Ce n'est pas toujours la mort, c'est souvent quelque chose d'autre et d'assez pire, surtout avec les enfants. Ils demeuraient là ces locataires, juste à la hauteur de la cour où l'ombre commence à pâlir. Quand ils étaient seuls le père et la mère, les jours où ça arrivait, ils se disputaient d'abord longtemps et puis survenait un long silence. [...]
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