Cet extrait d'Aventure du Pèlerin est particulièrement captivant tout d'abord de par l'intrigue mise en place par Cazotte dès les premières lignes de ce passage, par le rythme envoûtant déterminé par l'auteur mais aussi par le cadre que ce dernier a décidé, d'une certaine façon, de négliger.
C'est avant tout le suspens intégré qui accroche le lecteur, en effet ce dernier se retrouve quelque peu assujetti à adopter une attitude expectative dans les premières lignes du texte. "(Le roi) sort de cette audience d'un air rêveur, embarrassé, capable d'intriguer tous les spéculatifs de la Cour. Les gens qui n'étaient là que pour le cortège, ou pour grossir la foule, n'osaient témoigner leur curiosité"(...)
[...] et même s'il ne s'agit physiquement que d'un simple miroir il a remplit la réelle fonction pour laquelle il avait été acheté en montrant au Roi toute l'hypocrisie de ses courtisans. Roger tenta vainement de faire ailleurs l'essai de son miroir; il éprouva partout les mêmes refus. En effet en refusant l'usage de ce miroir la cour a montré à Roger qu'ils ne souhaitaient pas se montrer à lui tels qu'ils sont en réalité. Cazotte a décidé d'opter pour l'apologue afin de faire passer sa morale car l'apologue est au nombre des ressources de l'argumentation, bien qu'il tienne avant tout du récit. [...]
[...] Ce dernier apparaît comme un ustensile qui semble très commun, représente d'abord les objets au naturel; mais par le secours de deux mots chaldéens, l'homme qui s'y regarde s'y voit tel qu'il aurait fantaisie d'être. Ici l'auteur utilise l'objet comme allégorie de la face cachée des gens. Le miroir est affiché comme un objet enchanteur passant de sa fonction naturelle, qui est de renvoyer la figure apparente d'un individu à sa fonction prestidigitatrice, révélant la véritable pensée de cette personne. [...]
[...] Ici l'originalité réside en le fait que c'est le pèlerin, détenteur de la sagesse qui inocule la morale de l'histoire à un roi, de son côté, pas forcément persuadé mais prêt à en apprécier la démonstration. Le stratagème inventé par le pèlerin pour démasquer l'hypocrisie des courtisans du roi de Naples fonctionne à merveille : et permet à Cazotte d'achever son conte de façon théâtrale et satirique. En effet l'auteur Aventure du Pèlerin façonne tout une satire de l'Homme et de la religion à travers l'excipit de son texte. [...]
[...] Il met donc à profit une gradation ces souhaits, ou imaginations, ces rêves et deux rythmes ternaires: rêveur, embarrassé, capable et le ministre, la maîtresse, le favori Enfin et toujours dans le but de créer un texte pleinement captivant, l'écrivain ne défini et ne décrit que brièvement le cadre de l'histoire. Effectivement de cette manière il garde toute l'attention du lecteur sur l'action qui s'enchaine. La présence de très peu de connecteurs temporels et spatiaux sont typiques à ce genre de contes laissant entrevoir un environnement symbolique de l'époque, celui du château, ici à Naples, à une période avoisinant celle de la date de l'écriture, c'est à dire le XVIIIème siècle. [...]
[...] Commentaire de texte Aventure du pèlerin, Ollivier, Jacques Cazotte C'est un extrait Aventure du pèlerin paru en 1763 et tiré de l'ouvrage Ollivier. Ce texte de Jacques Cazotte (1719-1792) est un court apologue dénonçant l'hypocrisie de la cour à cette époque mais qui a su échapper à la censure grâce au cadre de déroulement du texte très peu détaillé. Conte ou fabliau, selon Cazotte, cet intermède dans les mésaventures d'Ollivier met en scène un roi, celui de Naples, et un pèlerin dont la rencontre se fait dans une forêt alors que le Roi s'écartait de sa suite et que le pèlerin recherchait son chemin. [...]
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