D'abord, un ogre c'est un "géant [...] à l'aspect effrayant, se nourrissant de chair humaine". Plusieurs indices permettent de qualifier le père de Nicolas d'ogre. En premier lieu, dans le chapitre onze, un passage exprime la méfiance que ressent Nicolas vis-à-vis de son père, par rapport à son coffre-fort : " [...] l'idée lui était bientôt venue qu'avant de lui donner l'enveloppe (celle contenant le code secret), son père l'avait ouverte [...] et donc avait accès au coffre. Peut-être y jetait-il un coup d'oeil, de temps à autre, pour savoir ce que Nicolas lui cachait. Peut-être ne lui avait-il offert que pour cela" (...)
[...] On apprend que le père de Nicolas est impliqué dans l'infanticide de René. Dans le pénultième chapitre, Nicolas eut quand même le temps d'entrevoir la photo et le mot monstre dans le titre à demi caché par la pliure du journal. Le monstre c'est le père de Nicolas. C'est l'ogre qui abuse des enfants, qui les mange littéralement. C'est l'ogre qui leur enlève la vie, qui leur enlève leur enfance, comme dans le cas de Nicolas. Bref, dans La classe de neige de Carrère, le père de Nicolas répond à la définition d'ogre appliquée dans le contexte contemporain. [...]
[...] Cependant, il ne s'agit pas ici de retracer ces caractéristiques dans l'œuvre. Il s'agit plutôt de dresser les portraits des deux protagonistes qui tournent autour de Nicolas, ce dernier étant le personnage principal du roman. D'une part, on verra que le père de Nicolas joue le rôle d'un ogre de l'histoire. D'une autre part, il sera mis en évidence que Patrick, le moniteur de ski de Nicolas, fait plutôt figure d'un guide pour le jeune Nicolas. D'abord, un ogre c'est un géant [ . [...]
[...] Il avait appuyé sur la détente et le petit frère reçu la balle dans le cœur.[5] Le père de Nicolas ne joue pas son rôle de père, mais celui d'un ogre qui effraie les enfants. Tout au long du roman, des analepses permettent au lecteur de comprendre qu'une relation malsaine s'est établie entre Nicolas et son père. Au chapitre six, lorsque Nicolas demande à son papa de faire un tour de manège dans le parc d'attractions, c'est par une excuse morbide que répond son père. [...]
[...] Cela devient évident dans un passage du chapitre onze. Lorsque la caissière demande à Patrick si Nicolas est son enfant, il répond : Non, mais que si personne ne le réclamait d'ici un an et un jour, [je voudrais] bien le garder.[10] Ensuite, Nicolas se [répétait] la phrase avec fierté. On voit que Patrick tend à combler le déficit d'amour qu'a Nicolas. Celui-ci, peut-être pour sa première fois de sa vie, reçoit de l'affection de la part d'un autre. Pour résumer, Patrick est un guide pour Nicolas qui se substitue à l'ogre qu'est son père. [...]
[...] Au chapitre six, ce sentiment de protection envers Nicolas ressort encore plus : Patrick, qui était chargé de son dortoir, vint lui ébouriffer les cheveux et lui dit de ne pas s'en faire : tout allait bien se passer. Et si quelque chose n'allait pas, il viendrait lui en parler à lui, Patrick ? Nicolas voit ainsi Patrick comme un mentor, une personne qui peut l'aider dans ses troubles émotionnels et interpersonnels. Tandis que son père l'effrayait, Patrick le rassure. [...]
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