Préétablie en 1858 par le poète anglais Edward Lear, la littérature de l'absurde et du non-sens a été sublimée en 1862, par le chef-d'oeuvre de Lewis Carroll, Alice aux pays des merveilles. Ce roman constitue un réel parcours initiatique pour Alice, une petite fille de sept ans. En effet, elle apprend à accepter ce monde qui n'est pas le sien avec l'aide du Chat du Cheshire (...)
[...] l.13- 15 : Je ne me soucie guère où [ ]pourvu que j'arrive quelque part [avec une insistance marquée par les italiques pour quelque part l.20-21 : Quelle sorte de gens vivent dans ces parages ? l.26 : Mais je ne veux pas aller chez les fous l.29 : Comment savez-vous que je suis folle ? l.33-34 : Et comment savez-vous que vous êtes fous ? , l.43 : J'appelle ça ronronner, pas gronder et l.55 : Il s'est transformé en cochon Ar conséquent, face à l'absurdité, le Chat possède une répartie considérable qu'on ne peut qu'accepter car profondément logique (l.11 : Ca dépend beaucoup de l'endroit où vous voulez aller l.14 : Alors, peu importe quel chemin vous prendrez l.17-18 : Oh, vous pouvez en être sûre, si seulement vous marchez assez longtemps l.22- 25 : Dans cette direction-là vit un Chapelier, et dans cette direction-là demeure un Lièvre de Mars. [...]
[...] Ce fait est visible lorsqu'elle commence à s'intéresser directement au Chat (l.33-34 : Et comment savez-vous que vous êtes fou ? et qu'elle tente de le comprendre (l.37 : Je le suppose Elle fait appel à son propre raisonnement pour la dernière fois l.43 avec J'appelle ça ronronner, pas gronder Le Chat parviendra à la faire entrer dans l'esprit du Pays des Merveilles avec deux questions. La première est concrète (l.44-45 : Est- ce que vous jouez au croquet avec la Reine aujourd'hui puis une seconde, plus abstraite (l.53 : A propos, qu'est devenu le bébé ? [...]
[...] Le Pays des Merveilles est totalement dépaysant pour Alice car il y a une perte généralisée du savoir scolaire pour à la fois comprendre et rationnaliser ce monde plutôt étrange. Elle ne peut donc plus se référer à son intellect et sa propre expérience afin d'aborder sereinement les personnages du monde qui l'entoure. Ainsi, lorsqu'Alice rencontre le Chat et lui demande simplement son chemin, elle réclame donc une aide relativement concrète. Le Chat y répond, mais de manière subtile. En effet, il confie à la petite fille ce que l'on pourrait appeler les règles et coutumes du Pays des Merveilles. [...]
[...] Intimidée tout d'abord par cet animal qui l'effraie, puis ensuite dominée par l'orateur qu'il est, Alice fait pourtant face à celui qui aura un rôle capital dans sa progression. En effet, il va lui servir de guide et à force d'arguments et de raisonnements, l'aider à accepter et à faire son propre chemin dans le Pays des Merveilles. Enfin, en passant du scepticisme et du rejet à l'acceptation et au cautionnement, Alice convertit progressivement l lecteur qui s'identifie à elle. Alice ne constitue donc qu'un excuse pou Lewis Carroll, car il s'en sert afin d'immerger complètement le lecteur dans son œuvre. [...]
[...] Alice a donc face à elle un interlocuteur aussi insolite que redoutable qui lui ouvre peu à peu les yeux sur la réalité du monde qui l'entoure. Le Chat du Cheshire démontre avec vigueur que l'absurde possède une certaine logique. Ce fait s'esquisse d'abord lorsqu'Alice, désorientée, lui demande de la guider (l.9-10 : Quel chemin je devrais prendre à partir d'ici ? Il reste neutre avec des réponses plutôt évasives (l.11 : Ca dépend beaucoup de l'endroit où vous voulez aller l.14 : Alors, peu importe quel chemin vous prendrez et l.17-18 : Oh, vous pouvez en être sûre, si seulement vous marchez assez longtemps Ces dernières, de par leur neutralité et leur logique imparable, ont pour effet de déstabiliser quelque peu Alice (l.19 : Alice sentit qu'on ne pouvait dire le contraire la petite fille étant sans aucun doute habituée à des réponses plu concrètes. [...]
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