Dans cette oeuvre, le personnage éponyme Candide fait un long périple au cours duquel il est confronté à tous les malheurs du monde. Voltaire réfute à travers lui la doctrine de Leibniz, philosophe allemand, en le représentant sous les traits de Pangloss, caricaturant ainsi sa pensée.
Notre auteur s'appuie sur deux stratégies : la première, par la satire et la caricature, ce qui vise à discréditer le système, la deuxième, en reprenant à son compte l'absurdité, miroir déformant des défauts humains (...)
[...] Voltaire se moque ici des philosophes qui croient tout savoir, qu'à force de vouloir tout expliquer, on ne comprend rien. Puis dans le fait que les personnages apparaissent et disparaissent tout au long du livre : du chapitre 2 au l'adjuvant est l'anabaptiste Jacques, Candide retrouve Pangloss puis disparaît, du chapitre 7 à 18, l'adjuvant est la vieille, il retrouve Cunégonde, mais comme il ne l'a satisfait plus, il y a séparation, du chapitre 14 à 19, l'adjuvant est Cacambo, Candide retrouve le fils du baron mais ensuite il y a le départ de Cacambo et la disparition du fils. [...]
[...] Voltaire se moque de la raison suffisante de Leibniz dans ses Essais de théodicée qu'il reprend comme un leibmotiv entêtant l'affirmation selon laquelle il n'y a point d'effet sans cause : proposition illogique que l'auteur met en scène cette phrase afin de nous faire rire. Dans le chapitre Voltaire dénonce l'absurdité de la guerre en l'a présentant comme un spectacle magnifique : n'indiquant jamais les motifs de la bataille, il nous laisse penser qu'il n'en existe pas, et que personne ne sait vraiment pour quelle raison il combat. [...]
[...] De la même manière, il soutient que les jambes sont visiblement instituées pour être chaussées, et nous avons des chausses et que les pierres ont été formées pour être taillées et pour en faire des châteaux au lieu d'envisager la possibilité que les hommes, en trouvant des pierres, aient eu l'idée de les tailler pour construire des habitats. De plus, l'absurdité apparaît dans les noms que donnent Voltaire comme celui de monsieur le baron Thunder-ten-tronckh Valdberghoff-trarbk- dikdorff qui s'agit bien sûr d'une ville imaginaire. [...]
[...] Le chapitre VI représente l'Inquisition dont l'autorité restait forte dans la péninsule ibérique au XVIIIème siècle. Le titre programme d'emblée la critique : exactement comme Voltaire avait ironiquement souligné la beauté de la guerre, il annonce ici un bel autodafé repris dans le chapitre par le spectacle de quelques personnes brûlées à petit feu ou par la belle musique en faux-bourdon Voltaire dénonce ici la bêtise, l'injustice et le fanatisme de l'Eglise et des religieux. L'Inquisition se signale d'abord par la bêtise de ses membres, que Voltaire qualifie de sages seulement par antiphrase : la négation restrictive de la première phrase ils n'avaient pas trouvé un moyen plus efficace [ ] indique clairement l'absurdité de cette décision qui établit un effet de cause à effet entre un sacrifice humain et une catastrophe naturelle. [...]
[...] Porte-parole et porte-voix, les personnages de ses contes sont finalement pour Voltaire un moyen de toucher le lecteur, de lui faire partager ses idées, incarnées dans des êtres de papier transportés par les vicissitudes du monde. Nous pouvons alors en conclure que Candide de Voltaire est une critique de l'optimisme du philosophe Leibniz qu'il exerce à travers Pangloss en se moquant de lui mais aussi une dénonciation de l'absurdité de la vie avec les noms absurdes données, la guerre, la cérémonie de l'Inquisition, la soudaine apparition puis disparition des personnages. [...]
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