Les premières lignes constituent un enchaînement avec le rappel de la catastrophe de Lisbonne qui a fait des ravages considérables. C'est une façon aussi de s'interroger sur cette injustice : comment Dieu a-t-il pu permettre une telle chose ?
Pour prévenir une "ruine totale", on décide de procéder à des sacrifices humains, c'est-à-dire que l'on raisonne à l'envers car on tue des hommes pour éviter que des hommes soient tués. De plus, ce sont les "sages" du pays qui l'ont décidé, des gens instruits de l'Université de Coimbra (ville portugaise dont l'université avait été fondée en 1307) ce qui accentue l'illogisme et l'absence de circonstances atténuantes de ces personnes. L'autodafé (littéralement "acte de foi") désignait à la fois la proclamation d'un jugement prononcé par l'Inquisition et le châtiment qui lui faisait suite, le plus souvent la mort par le feu (...)
[...] Candide de Voltaire Chapitre 6 Introduction Ce chapitre s'inscrit dans un enchaînement ingénieux des faits car il fait référence, en guise de transition, au tremblement de terre précédent. Le séisme de Lisbonne est d'actualité : il a bien eu lieu en 1755. Il amène une violente critique de l'Inquisition qui sera le catalyseur de l'évolution du héros lui-même. Développement linéaire Les premières lignes constituent un enchaînement avec le rappel de la catastrophe de Lisbonne qui a fait des ravages considérables. [...]
[...] Voltaire, on le sait, est hostile à l'Eglise et aux rites qui entraînent le fanatisme et les guerres. Il fait donc preuve d'ironie et présente l'autodafé de manière élogieuse : il utilise le champ lexical du spectacle, du divertissement ("spectacle", "grande cérémonie"), des adjectifs du jugement esthétique et de l'action méthodique et radicale ("moyen efficace", "secret infaillible") teintée de sadisme ("brûlées à petit feu"). Les mots sont volontairement détournés : le vocabulaire est déplacé, ne convient pas. "En conséquence" est également ironique car il n'introduit aucune logique véritable. [...]
[...] La pendaison de Pangloss est un subterfuge littéraire car elle laisse une chance de survie au personnage et Voltaire a besoin de le faire réapparaître. L'épilogue prouve, avec les expressions "le même jour", "de nouveau" l'inutilité de l'Inquisition, le désavoue. Cet autodafé n'a servi à rien. "Epouvantable" signifie que le tremblement de terre a été aussi grave que le premier. Conclusion C'est un chapitre important car il est le détonateur d'une prise de conscience de la part de Candide. Ce dernier commence à douter de la philosophie de Pangloss mais ne la rejette pas totalement. [...]
[...] Le "sermon pathétique" ne convient pas ici à l'instar du "faux-bourdon" (chant grave) car l'ambiance est festive, bien loin de la contrition "en cadence . chantait". Comme la guerre, le meurtre est très ordonné et se confond avec les rituels religieux habituels "marchèrent en procession". L'accoutrement des personnages ridiculise de nouveau les codes vestimentaires de l'Eglise (cf. "Prière à Dieu"). Enfin, l'Inquisition fait preuve d'une grande incohérence. Elle est visible par les raccourcis d'expression, les généralisations "deux hommes qui n'avaient pas voulu manger de lard furent brûlés". [...]
[...] Dans le passage final, Voltaire respecte l'histoire. Ses recherches très précises lui permettent de décrire le déroulement vraisemblable de la cérémonie : Le Tribunal du Saint-Office se rendait en procession au lieu désigné par l'autodafé Les condamnés portaient une casaque jaune appelée san-benito servant de signe infâmant et étaient coiffés d'une mitre en carton (coroza) sur laquelle étaient peintes des flammes ou des croix de Saint-André. Les coupables devaient soit abjurer leurs erreurs, soit avoir des coups de fouet, la prison temporaire ou perpétuelle, l'exil ou la mort La cérémonie attirait toujours beaucoup de monde. [...]
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