Commentaire composé sous forme de fiches imprimables du début du chapitre 6 jusqu'à "... avec un fracas épouvantable" de Candide de Voltaire.
[...] Les religions mentent qu'elles soient polythéistes ou monothéistes (« les fétiches »), la soumission est contre nature (elle amène les mères à abandonner leurs enfants). Enfin l'optimisme leibnizien est une maladie (« la rage »). L'épisode généralise : le sort réservé à cet esclave est celui de tous les esclaves. Remarque : très souvent victime innocente, Candide est ici spectateur impuissant. Voltaire condamne la violence t l'atteinte à la dignité humaine sans pour autant condamner directement l'esclavage. Ce texte est un réquisitoire contre la condition des esclaves plus que contre une institution qui ne sera abolie en France qu'au milieu du XIXe siècle. [...]
[...] Enfin la dernière image de Candide, silhouette fragile aux préoccupations dérisoires. Conclusion : une démonstration de la cruauté et de la folie des hommes. Chapitre 6 : question EAF : Comment la neutralité du ton et le pittoresque de la vision permettent-ils la satire d'un cérémonial ? Le chapitre est une satire de l'Inquisition (tribunal religieux qui réprimait l'hérésie). Le texte est narratif, il relate sur le ton du fait divers et sur une rythme rapide un « bel autodafé », l'épithète qui est une antiphrase, figure de base de l'ironie, annonce la dimension satirique du passage qui progresse en deux parties : le recours à l'autodafé et le déroulement de l'autodafé. [...]
[...] Tonalité ironique également dans le décalage entre le spec-tacle et l'horreur de la réalité ainsi qu'entre la neutralité du ton et la gravité du récit. Intention de Voltaire : inviter le lecteur à réfléchir à l'incohérence et à l'horreur de ces événements en apparence logiques et à relire le texte : la conclusion est inverse de celle qu'on attendait ; la cérémonie n'est qu'un réquisitoire Les procédés de décalage (absurde) ou d'atténuation (humour) qui concourent à renverser l'éloge de l'auto-da-fé en jouant sur l'implicite relèvent également de l'écriture ironique. [...]
[...] Valorisation de la guerre (vision optimiste) l'esthétique : image d'une parade, quatre adjectifs élogieux, recours à l'intensif : ordre, élégance, légèreté (leste), lumière : un tableau. L'énumération de la deuxième phrase met l'accent sur l'harmonie (quatre instruments de musique du plus aigu au plus grave = un concert).Le déroulement du combat obéit lui même à un schéma 1ère étape : les canons, 2ème étape : la mousqueterie, 3ème étape : la baïonnette, progression des deux armées selon un rituel militaire. Un massacre moralement et socialement justifié. [...]
[...] Par une habile gradation, Voltaire développe la logique de l'arbitraire jusqu'au non-sens. Mais le reproche majeur que Voltaire adresse à l'Inquisition, c'est d'être un organisme qui n'a plus rien à voir avec la foi ; et la grande habilité de l'auteur est de nous présenter ce qui prétend être une cérémonie religieuse comme un spectacle de carnaval vidé de tout contenu spirituel. L'expression « donner u peuple un bel auto-da-fé » rappelle la formule des empereurs romains : munus dare populo (donner au peuple les jeux du cirque). [...]
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