A la fin du conte, Candide prend une décision qui engage la vie de toute la petite communauté : il décide de vivre en quasi autarcie et de composer ainsi une sorte de microcosme dans lequel chacun trouvera sa place et son équilibre. L'épilogue du conte est consacré à cette installation, présentée en détail par le narrateur, qui souligne l'évolution ou la stagnation des personnages principaux (...)
[...] Quant à Candide, il met fin au long discours inutile de Pangloss récapitulant les rois morts de mort violente (l.131). ? Ce qui n'empêche pas le philosophe d'entamer un deuxième discours raisonné (l.144), mettant en évidence une relation de cause à effet incohérente. L'absurdité de cette énumération si [ ] vous ne mangeriez pas ici des cédrats confits et des pistaches rappelle une dernière fois l'inanité de ce type de discours. La parabole* du jardin oppose ainsi l'activité simple et utile aux discours inefficaces et à l'utopique recherche de la grandeur et de la gloire : il y a là une leçon de modestie et de simplicité, qui remet l'homme à sa juste place (mais à une place acceptée) dans une situation supportable matériellement. [...]
[...] Ce qui est important est l'évolution de Candide et la manière dont il a quitté un monde fermé mais illusoire et faux pour reconstituer un univers fermé, mais bien réel, accepté et maîtrisé. La leçon du conte philosophique (qui n'est pas un conte merveilleux) est avant tout une leçon de réalisme et de lucidité. La sagesse est plus de voir les choses comme elles sont et de les gérer dans la mesure du possible humain que de courir après des utopies. En 1773, Voltaire écrivait à d'Alembert : si j'ai encore quelques temps à vivre, je le passerai à cultiver mon jardin comme Candide : j'ai assez vécu comme lui. [...]
[...] Primauté accordée à une vie simple: sort bien préférable (l.118). La référence est constituée par la vie du vieillard, à la campagne, frugale et simple. ? Mise en évidence du caractère aléatoire et éphémère des honneurs et de la gloire: présentation par le vieillard je présume qu'en général ceux qui se mêlent des affaires publiques périssent quelquefois misérablement + énumération du sort des rois par Pangloss, de l'Antiquité à l'époque contemporaine, tous morts d'une mort violente (l.120 à 131). ? [...]
[...] Candide, mûri par l'expérience, apparaît maintenant capable de prendre des responsabilités indépendamment de l'influence de Candide qui, lui, n'a guère évolué. LES CRITERES DE LA SAGESSE Voltaire en met plusieurs en relief : Les bienfaits du travail : ? L'exemple du vieillard: il vit heureux car il se contente d'envoyer vendre à la ville les fruits du jardin qu'il cultive (l.102-103). Selon ce sage le travail éloigne [ ] trois grands maux, l'ennui, le vice, et le besoin. (l.114-115). ? L'importance accordée aux activités manuelles: exercer ses talents (l.139), excellente pâtissière (l.141), broda (l.141), très bon menuisier (l.143). [...]
[...] On note donc un renversement des rôles par rapport au chapitre I où le petit Candide se contentait d'écouter. Candide : On le voit mûri par l'expérience de la vie et des malheurs. Il réfléchit (l.117) et cela de manière autonome. Il a suffisamment d'autorité et d'assurance pour intervenir et interrompre les discours inutiles de Pangloss, on l'a vu. Il est désormais capable de se mettre en cause me paraît, l.118) et de juger par lui-même. Candide est devenu un philosophe (l'analogie entre Candide dans sa métairie et Voltaire à Ferney peut confirmer cette évolution). [...]
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