Voltaire (1694-1778) est un des plus grands philosophes de l'époque des Lumières. Son oeuvre s'exprime dans tous les genres, et particulièrement dans le conte philosophique. Candide, publié en 1759, narre le voyage extraordinaire du jeune héros éponyme qui va faire son apprentissage en parcourant le monde, pour découvrir qu'il n'est point si beau que son précepteur Pangloss le lui a enseigné.
Dans cet extrait du chapitre III, Candide, qui a été enrôlé de force dans l'armée bulgare, découvre la guerre et son horreur, et décide de fuir. C'est donc par ses yeux que l'auteur la dénonce. L'auteur semble d'abord la présenter comme un spectacle, puis en fait le blâme (...)
[...] François-Marie Arouet, dit Voltaire (1694-1769), Candide chapitre III, extrait. CHAPITRE TROISIEME Comment Candide se sauva d'entre les Bulgares, et ce qu'il en advint. Rien n'était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées. Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons, formaient une harmonie telle qu'il n'y en eut jamais en enfer. Les canons renversèrent d'abord à peu près six mille hommes de chaque côté; ensuite la mousqueterie ôta du meilleur des mondes environ neuf à dix mille coquins qui en infectaient la surface. [...]
[...] dix mille coquins qui en infectaient la surface comme s'il s'agissait d'insectes nuisibles, la baïonnette . quelques milliers d'hommes L'auteur utilise la dérision et des hyperboles pour feindre le caractère banal de cette boucherie héroïque le divertissement des grands : L'évocation des deux rois dès le début du second paragraphe indique clairement que ceux-ci dirigent le spectacle, et l'expression chacun dans son camp peut aussi avoir une connotation ludique. Spectacle auquel participe également l'église, avec les chants religieux, qui par conséquent le cautionne. [...]
[...] L'auteur souligne aussi la caractère barbare de la guerre, village . en cendres ruines allusion aux viols, en insistant sur la symétrie entre les deux camps : les héros abares l'avaient traité de même. la satire de l'optimisme : la philosophie optimiste de Pangloss est ainsi mise à l'épreuve, avec humour toujours lorsque Voltaire évoque la peur de son héros, qui tremblait comme un philosophe ou lorsqu'il joue ironiquement sur le sens de l'expression la raison suffisante ou encore lorsqu'il feint de montrer que la guerre chasse le mal, avec la métaphore ôta . [...]
[...] Candide s'enfuit au plus vite dans un autre village : il appartenait à des Bulgares, et les héros abares l'avaient traité de même. Candide, toujours marchant sur des membres palpitants, ou à travers des ruines, arriva enfin hors du théâtre de la guerre, portant quelques petites provisions dans son bissac(3), et n'oubliant jamais mademoiselle Cunégonde expression philosophique utilisée ici avec ironie psaume pour remercier Dieu besace, sac à deux poches. Commentaire : chapitre III, extrait. Introduction : Voltaire (1694-1778) est un des plus grands philosophes de l'époque des Lumières. [...]
[...] Dans cet extrait du chapitre Candide, qui a été enrôlé de force dans l'armée bulgare, découvre la guerre et son horreur, et décide de fuir. C'est donc par ses yeux que l'auteur la dénonce. L'auteur semble d'abord la présenter comme un spectacle, puis en fait le blâme. Un divertissement et un spectacle : un récit plaisant : l'humour de l'auteur est présent dans ce passage, parfois avec cynisme, à travers la description de cette guerre. Le récit de la réaction de son jeune héros prête à rire : il trembl[e] se cach[e] prend le parti d'aller raisonner ailleurs s'enfuit au plus vite qui est un euphémisme pour désigner la désertion. [...]
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