Né en 1694, Voltaire se distingue des autres philosophes de l'époque par son implication dans la vie politique et ses combats menés contre les erreurs judiciaires. Ainsi, en écrivant Candide, Voltaire se propose de démontrer que les théories optimistes de certains philosophes comme Leibniz, Wolf et Pope qui disaient que tout est pour le mieux dans les meilleur des mondes sont fausses. Pour cela, Voltaire va mettre en scène un héros optimiste et inexpérimenté qui va découvrir les atrocités du monde grâce à ses aventures, Candide va d'ailleurs dans ce passage découvrir ce qu'est la guerre après avoir été chassé de son paradis terrestre qu'est le château du baron Tunder-Tend-Tonk et enrôlé contre son gré dans l'armée bulgare (...)
[...] DEVELOPEMENT : Candide, personnage focalisateur, fait une description très organisée autour de lui. En effet, le narrateur se place en point de vue interne, on voit tout sous le regard naïf de Candide qui continue à marcher sur le chemin de l'optimisme tout empreint des leçons de son maitre Pangloss, ce dernier présente la guerre sous son aspect esthétique, on remarque d'ailleurs la présence de quatre adjectifs élogieux intensifs si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné l.1. De plus, notre héros met en place une description très structurée de ce qu'il voit d'abor ensuite enfin et utilise un vocabulaire mélioratif renforcé par Si, en effet on retrouve si bien ordonnée, telle qu'il n'yen eu jamais D'autre part, Candide limite la guerre à un orchestre ou un concert, c'est l'énumération des instruments de musique du plus aigu au plus grave qui donne cet impression de concert à la place de guerre les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours cette énumération redouble d'ailleurs la naïveté de Candide. [...]
[...] Enfin voltaire met en place une forte critique de la philosophie optimiste, en effet, en suggérant que les morts ne peuvent être que des coquins et donc que c'est une raison suffisante et bénéfique d'en assainir le sol, le lecteur est peu convaincu par l'idée d'un bien dans ce mal car Voltaire en fait une expression optimiste si paradoxale qu'on ne peut l'admettre. Ainsi Voltaire se sert de Candide pour se moquer implicitement des philosophes qui prononcent des belles paroles mais restent loin du conflit. CONCLUSION : Les moyens mis en œuvre par Voltaire pour la dénonciation sont ici diverses: la description réaliste, mais également l'ironie et la critique déguisée. Ainsi le narrateur arrive à atteindre son but par une critique forte et très efficace, ainsi il a pu défendre sa thèse et convaincre son lecteur. [...]
[...] Plus tard, le narrateur donne un bilan d'ensemble objectif, il tient une véritable comptabilité des tués et énumère les chiffres et le total final sans manifester aucune émotion, en effet, il emploie des chiffres peu précis avec désinvolture comme s'il accordait très peu de prix à la vie humaine : à peu près Le tout pouvait bien se monter à une trentaine de mille âmes De plus l'expression ôta du meilleur du monde est un euphémisme pour dire tuer, la guerre est considérée comme un jeu. D'ailleurs, l'oxymore boucherie héroïque illustre le carnage sanglant comparé à une exécution d'animaux dans un abattoir, les morts sont ainsi déshumanisés en le considérant dans un ensemble uniforme. Mais certains termes utilisés dans la description de Candide nous pousse à croire que le massacre est ici moralement et socialement justifié, en effet l'utilisation des termes coquins et infectaient nous pousse à croire que les victimes de cette batailles sont les vrais coupables, la guerre serait donc une mesure d'assainissement. [...]
[...] C'est encore un enfant, sans expériences, et moralement pas prêt. Après avoir critiqué le point de vue ironique de candide et ainsi critiqué sa naïveté et son optimisme, Voltaire change de ton pour une vision trop horrible physiquement et moralement , en effet il cesse d'être ironique puisqu'il commence à voir la guerre d'une façon réaliste, cette réalité est trop insoutenable et donc l'ironie serait déplacée, il prend un ton austère et laisse au lecteur soin de juger lui-même de cette barbarie, d'ailleurs on change de temps, on passe du passé simple à l'imparfait, temps de description. [...]
[...] Enfin, le massacre se produit dans les deux camps, ainsi, le comportement similaire de ces deux armées montre que ces massacres sont la conséquence directe de la guerre et donc que la barbarie n'appartient pas à un seul camp. En principe, la description très réaliste de la guerre et de ses conséquences devrait suffire à la rendre condamnable, mais Voltaire a utilisé d'autres moyens pour la dénoncer, parmi ces moyens on retrouve la double vision et l'ironie; il cherche à attirer l'attention de son lecteur par des effets de décalage. Selon Voltaire, la guerre est un massacre sanglant inutile qui démystifie la notion d'héroïsme, en plus, il n'y a ni vainqueur ni vaincu et aucun enjeu. [...]
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