Le texte, "Le nègre de Surinam", est extrait du conte Candide de Voltaire. Il montre le choc d'une rencontre avec un rapport physique symbolique : Candide, homme libre, debout en mouvement et à l'opposé, le nègre de Surinam immobile, "étendu par terre" (ligne 1) ; c'est une découverte progressive de l'horreur et Voltaire dépeint le nègre tant physiquement que moralement (...)
[...] C'est lui qui prend, le premier, la parole avec une interjection très expressive qui trahit ce qu'il ressent. ! Mon Dieu (Ligne il poursuit : «dans l'état horrible où je te vois»; c'est le constat; ceci est fait pour persuader le lecteur qu'il y là, atrocité; en fait, l'interjection suivie de l'interrogation montre que Candide passe de l'étonnement à l'interrogation. A noter que le nègre répond avec soumission : «J'attends mon maître» (ligne le «c'est l'usage» de la ligne 6 montre la banalisation dans laquelle se trouve l'esclave; on a l'impression que le nègre va développer un discours neutre, objectif; il donne une explication calme et détaillée de l'usage fait ici référence à une codification établie. [...]
[...] En premier lieu, c'est le pathétique du portrait physique du nègre de Surinam qui nous frappe. Et, pour mieux nous mettre dans la situation, l'auteur commence par nous faire observer ce qu'il y a par terre : une masse, celle du corps immobile du nègre puis il nous fait découvrir ses habits et enfin ses mutilations. Ces trois observations nous sont données de manière relativement impersonnelle et tout est mis sur le même plan. Ainsi donc, dès la première apparition, Voltaire veut nous faire mettre en évidence un complet dénuement à trois niveaux : premier niveau, le vestimentaire, à savoir la précarité du vêtement avec l'utilisation de la restriction : le nègre n'a plus que la moitié de son habit ( ligne et, de plus, c'est un caleçon de toile bleue, ce qui peut faire supposer que c'est un travailleur; cette supposition est d'ailleurs renforcée avec le deuxième niveau, le physique mutilé; ici, Voltaire crée volontairement un déséquilibre avec une opposition de mutilations : «jambe gauche» et «main droite» (ligne quant au troisième niveau : la position du sol, cela nous confirme bien que c'est un personnage subalterne, inférieur et humilié. [...]
[...] LA CONCLUSION PHILOSOPHIQUE -Cette conclusion fait référence à l'optimisme inconditionnel. -Cacambo pose la question : «Qu'est-ce que l'optimisme et il amène Candide à rappeler la définition théorique de l'optimisme à la ligne 24 : «C'est la rage de soutenir que tout est bien quand on est mal». En clair, les spectacles lamentables de la réalité démentent ce que prônent les philosophes. -Cacambo qui a été présenté au début du chapitre comme un valet de comédie, a un rôle de porte-parole de bon sens. [...]
[...] : il se met à la portée du Nègre qui ne doit connaître que cette langue, celle de ses maîtres, c'est-à-dire de Surinam. LE REQUISITOIRE ANTIESCLAVAGISTE (de la ligne 5 à la ligne 21) -Le Nègre donne le nom de son maître. Ce nom a des consonnances barbares : on y retrouve «dent dure». -Pour le Nègre, la punition est normale; il ne se révolte pas contre les châtiments corporels qu'on lui inflige : ne suis trouvé dans ces deux cas» ligne 10. [...]
[...] En second lieu, ce portrait physique mutilé nous invite à cerner le portrait moral du nègre de Surinam. Et, ici, on découvre son portrait moral non plus à travers un constat mais bien au travers d'un rappel émouvant du passé : le rappel de la parole de sa mère présenté d'ailleurs au style direct : «Ils te feront vivre heureux» (ligne 12). Bien entendu, on remarque le décalage entre la situation envisagée et la situation réellement vécue par le nègre. [...]
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