Commentaire composé sous forme de fiches imprimables sur un extrait du chapitre 3 de Candide de Voltaire. Le texte concerne le chapitre 3 jusqu'à « et n'oubliant jamais Mademoiselle Cunégonde ». Comment l'ironie, en transformant la guerre en spectacle, dénonce-t-elle la folie des hommes ?
[...] Or, voici que le roi des Bulgares livre une bataille au roi des Abares. Cet épisode permet à Voltaire de se livrer à une dénonciation de la guerre comme il l'avait déjà fait dans «Micromegas et comme il le refera plus tard dans son article Guerre dans le Dictionnaire Philosophique. Il dénonce la guerre par la double vision qu'il en donne : une vision faussement élogieuse dans un premier temps, puis terriblement réaliste, pour finalement mettre à rude épreuve l'optimiste face aux horreurs de cette guerre. [...]
[...] L'emploi de « théâtre » au sens figuré désigne le lieu des opérations militaires. Mais Voltaire utilise aussi le mot théâtre dans son sens propre : La guerre devient un jeu sans aucune cause, uniquement plaisir royal L'ouverture, mise en place des acteurs, et le final se font en musique L'entrée en scène des acteurs est bien réglée, et des lois codifient les destructions et massacres des populations. Déshumanisés, les soldats sont des pantins. Ce sont les armes qui agissent. [...]
[...] Le bel ordre initial fait alors place au chaos. Les vérités auxquelles croyait le héros sont brutalement remises en question. La guerre des soldats de plomb L'humour du premier paragraphe vient de ce que Voltaire adopte le point de vue naïf et intellectuel du jeun philosophe. La bataille se présente à lui d'une manière esthétique, comme « une harmonie ». Le mot renvoie en outre à la doctrine de « l'harmonie préétablie » de Leibniz : dans cette perspective, la guerre cesse d'être absurde, car elle s'inscrit dans la logique d'une volonté providentielle qui veille au destin des hommes. [...]
[...] Candide est une satire de l'optimisme et contient des satires de la guerre, de l'Inquisition, de Paris Pamphlétaire dans l'âme, Voltaire rend, grâce à son ironie, ses satires particulièrement efficaces. L'euphémisme est une figure de style qui consiste à adoucir par l'expression une idée désagréable. Pathétique : On parle de registre pathétique lorsque la souffrance d'un héros est présentée d'une façon telle qu'elle bouleverse celui qui en est témoin. L'adjectif pathétique vient du grec pathos, signifiant « passion, souffrance ». [...]
[...] Dans la dernière phrase du paragraphe, le point de vue change : Voltaire intervient directement. Par la proposition relative en forme de proverbe : « Candide, qui tremblait comme un philosophe », il se moque de son héros et avec lui des intellectuelles qui manquent de courage face à la réalité. Mais surtout, la guerre est pour Voltaire « une boucherie héroïque ». Dans cet oxymore, l'adjectif héroïque est dévalorisé car l'accent de la phrase porte sur le mot cru et indigné : « boucherie ». [...]
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