Commentaire composé sur le chapitre 6 (étudié en intégralité) de l'oeuvre de Voltaire : Candide.
[...] Candide perd pied dans un drame qui le dépasse. Son complet désarroi est exprimé par une phrase rapide faîte d'une accumulation verbale : "épouvanté, interdit, éperdu, tout sanglant, tout palpitant" Il s'apitoie non sur lui-même ("passe encore") mais sur son maître, l'anabaptiste, et Cunégonde. Il résume en quelques mots les épreuves antérieures auxquelles ces trois êtres ont été soumis. On remarque : Les 3 apostrophes utilisées (anaphore de Ô). Les 3 apposition au superlatif plus grand", "le meilleur", "la perle"). [...]
[...] Enjeu : Le texte introduit la question de la religion dans Candide sous la forme aiguë de l'intolérance. Voltaire dénonce ici les pratiques de l'Inquisition, cet organisme judiciaire de l'Eglise chargé de réprimer l'hérésie : toute doctrine contraire au catholicisme. Dans ce chapitre fort court au style très rapide, le narrateur montre successivement que la décision de l'autodafé est absurde et que les chefs d'accusation sont sans fondement, que l'exécution relève du spectacle, que tout cela n'aura servi à rien, et que Candide a fait de très légers progrès. [...]
[...] Il montre ici une nouvelle forme de mal terrestre qui lui est particulièrement insupportable : l'intolérance religieuse. Au lieu de soulager les misères, la religion persécute. De plus, ce chapitre est un démenti supplémentaire apporté à l'optimisme forcené de Panglos : le mal provient à la fois des calamités naturelles que des vices de l'âme humaine. Bouleversé par le désastre de Lisbonne qui a contribué à lui rendre insupportable l'optimisme philosophique de Leibniz et de ses disciples, Voltaire a eu l'idée de lier dans Candide catastrophes et fanatisme. [...]
[...] Dans une longue phrase qui englobe tout le premier paragraphe, Voltaire dénonce la logique de l'absurde et montre que seule la superstition est le motif de l'autodafé. Dans la première partie de la phrase, des éléments hétérogènes sont placés dans une relation de causalité : "un moyen plus efficace pour prévenir une ruine totale", c'est "de donner au peuple un bel autodafé". Dans la deuxième partie de la phrase, même relation de causalité absurde : "Le spectacle de quelques personnes brûlées à petit feu" devient "un secret infaillible pour empêcher la terre de trembler". [...]
[...] Habits pittoresques et colorés : o "san-benito" : vêtement jaune dont on revêtait les condamnés. o "mitres de papiers" : bonnets de carton élevés en pointe et ornés de flammes symboliques selon le degré de culpabilité. Ce symbolisme puéril réduit la religion à une superstition primaire La musique et le rythme du déroulement de la cérémonie montrent que le supplice obéit aux règles de l'esthétique. L'accompagnement musical : o "belle musique en faux-bourdon". o "pendant qu'on chantait". La cadence d'un ballet : o "en procession". o "fessé en cadence" Le recours au burlesque. [...]
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