Ce très célèbre chapitre de conclusion marque la fin du vagabondage et clôture le conte dans le jardin de Candide. Après avoir fait le tour du monde et enduré toutes les misères humaines, les héros du conte sont enfin réunis dans une petite métairie des environs de Constantinople. Les personnages jouissent enfin d'une certaine sécurité mais il leur reste à apprendre à vivre, étant accablés par le poids de l'ennui et le lecteur a l'impression que seul un miracle pourrait leur redonner goût à la vie. Il s'en produira deux dans le début de ce chapitre : une rencontre avec un derviche qui les incitera à une réforme de leur pensée et une autre avec un vieillard qui les oriente dans la vie pratique (...)
[...] La réponse du vieillard comporte deux versants : - d'abord, il donne une leçon de discrétion et de modération : .la fréquentation des Grands peut être dangereuse .la curiosité malsaine ou inutile n'est pas source de bonheur .l'épanouissement peut être apporté par une activité utile (je me contente d'y envoyer vendre les fruits du jardin que je cultive, ligne qui annonce le thème du jardin. - puis, sans mot dire, il reçoit Candide, Pangloss et Martin et les invite à entrer. [...]
[...] Après quoi les deux filles de ce bon musulman parfumèrent les barbes de Candide, de Pangloss et de Martin Vous devez avoir, dit Candide au Turc, une vaste et magnifique terre ? - Je n'ai que vingt arpents, répondit le Turc ; je les cultive avec mes enfants ; le travail éloigne de nous trois grands maux : l'ennui, le vice et le besoin. Voltaire, Candide, Chapitre XXX (Le derviche et le vieillard). Derviche : religieux musulman. Sa Hautesse : titre du sultan. Vizirs : ministres. Banc : nom donné au conseil du sultan. [...]
[...] T E X T E Chapitre XXX (Le derviche et le vieillard) Conclusion Il y avait dans le voisinage un derviche très fameux, qui passait pour le meilleur philosophe de la Turquie ; ils allèrent le consulter ; Pangloss porta la parole, et lui dit : Maître, nous venons vous prier de nous dire pourquoi un aussi étrange animal que l'homme a été formé - De quoi te mêles-tu ? dit le derviche, est-ce là ton affaire ? - Mais, mon révérend père, dit Candide, il y a horriblement de mal sur la terre. - Qu'importe, dit le derviche, qu'il y ait du mal ou du bien ? Quand Sa Hautesse envoie un vaisseau en Égypte, s'embarrasse-t-elle si les souris qui sont dans le vaisseau sont à leur aise ou non ? - Que faut-il donc faire ? dit Pangloss. - Te taire, dit le derviche. [...]
[...] Ce dernier lui répond par une parabole (lignes 7 et dans laquelle Sa Hautesse est l'allégorie de Dieu, le vaisseau celle de la vie et les souris celle des hommes. La vérité renfermée dans ce récit allégorique est sans appel : il est inutile de chercher à comprendre ! Elle ne fait que souligner l'indifférence exprimée juste avant : Qu'importe, dit le derviche, qu'il y ait du mal ou du bien (lignes 6-7). L'attitude finale du religieux, qui leur ferma la porte au nez (ligne renforce son opposition par un refus définitif de parler. Ainsi, ce premier épisode se termine de façon improductive. [...]
[...] Ainsi, une activité utile peut donc être source d'abondance et de bonheur. L'intervention de Candide L'interrogation de Candide s'adresse au Turc (ligne 30). Cette référence explicite à l'orient montre que la Turquie a remplacé la Westphalie. En opposition à l'occident, l'orient apparaît comme la terre du retour aux origines, réceptacle d'une sagesse faite d'expérience et de pragmatisme. La réponse du vieillard fait alors apparaître : - une tournure restrictive qui sert l'évocation d'une surface de taille modeste : Je n'ai que vingt arpents (lignes 30-31). [...]
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