Commentaire sur le chapitre 1 de Candide, de Voltaire. Analyse du début jusqu'à "la meilleure des baronnes possibles".
[...] Sa fille Cunégonde, âgée de dix-sept ans, était haute en couleur, fraîche, grasse, appétissante. Le fils du baron paraissait en tout digne de son père. Le précepteur Pangloss était l'oracle de la maison, et le petit Candide écoutait ses leçons avec toute la bonne foi de son âge et de son caractère. Pangloss enseignait la métaphysico-théologo-cosmolonigologie. Il prouvait admirablement qu'il n'y a point d'effet sans cause, et que, dans ce meilleur des mondes possibles, le château de monseigneur le baron était le plus beau des châteaux et madame la meilleure des baronnes possibles. [...]
[...] C'est un conte philosophique qui vise au-delà de l'intrigue et des péripéties, à communiquer un point de vue problématique sur le monde. Voltaire s'efforce moins de susciter notre imaginaire que d'éveiller notre esprit critique. La présence de détails réalistes court-circuite le merveilleux. Dès les premiers mots du roman il y avait en Westphalie le terme Westphalie nom d'une vraie province allemande, nous ramène à la simple réalité et actualiser le propos. L'excès de grotesque empêche le lecteur d'adhérer totalement à la fiction. [...]
[...] Les palefreniers sont des valets qui soignent les chevaux. Les piqueurs sont les valets de meute pour la chasse à courre. Grand aumônier est le titre du premier aumônier de la cour des rois de France. III L'illusion de la philosophie optimiste 1. l'usage perverti du rapport de causalité La critique de la philosophie optimiste de Pangloss rejoint celle de la noblesse. Ce qu Voltaire attaque en elle, c'est sa prétention à imposer au monde un ordre qui ne repose sur aucune réalité. [...]
[...] La puissance nobiliaire appartient à la société médiévale dans laquelle elle trouve ses justifications. Au XVIIIe siècle, selon Voltaire, cette puissance n'est plus qu'un conte ou une illusion. Eléments constitutifs du conte il y avait Lieu éloigné Personnages aristocratiques Château Héros idéalisés Hyperboles On peut noter la présence de très nombreuses hyperboles (répétition de le plus qui dénote le caractère fabuleux de l'environnement comme dans un conte Autre similitude avec le conte, le commencement du texte il y avait sans précision de dates qui rappelle le il était une fois De plus la première partie du texte est à l'imparfait, apporte ici une valeur descriptive, comme dans un conte Le cadre spatio-temporel est celui du conte : pays lointain, château, passé indéfini Critique de la noblesse Absurdité des codes bon et honnête gentilhomme La puissance, la richesse repose en fait sur l'ordinaire : une porte et des fenêtre une tapisserie pour meute, en fait ses chiens de basse cour pour piqueurs, ses palefreniers, pour grand aumônier, le vicaire du village La considération repose sur le titre usurpé de Monseigneur Encourage la flatterie des courtisans: ils riaient dignité de la baronne uniquement fondée sur l'apparence Prétention, aiment être flatté. [...]
[...] Ce statut permet d'expliquer que Candide puisse faire partie du Château et aussi qu'il puisse en être chassé. Le monde évoqué est un monde clos, figé, centré sur la personne du baron. Il fonctionne en autarcie, sans relation avec l'extérieur. Cunégonde : sainte Cunégonde avait dû se disculper d'une accusation de manquement à son vœu de chasteté. Le choix du prénom correspond bien au destin de la jeune fille et l'allusion à la vie de la sainte est quelque peu irrévérencieuse à l'égard de la religion. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture