Dans "Noces à Tipasa", un des quatre récits de Noces, écrit en 1938, l'auteur marqué par la maladie (il souffre de tuberculose) évoque la joie de vivre sous le soleil. Cette évocation poétique met en scène la communion de l'Homme et d'une nature belle, réconfortante et sensuelle.
Cet amour de la nature, comparable au sentiment amoureux, provoque chez l'auteur une prise de conscience de sa propre conception du bonheur (...)
[...] Cette communion de l'homme avec la Nature est si parfaite qu'Albert Camus la compare à une union amoureuse. Cette métaphore de l'amour lui inspire le bonheur. II Un lieu plein de bonheur Un récit lyrique Le registre de ce récit est avant tout lyrique : l'auteur nous livre des sentiments intimes sur l'amour au moyen de rythmes et d'images. Les trois premières phrases sont longues, nous sommes emportés et bercés par le lyrisme de l'artiste. On peut relever de nombreux mouvements tout au long du texte, exprimés par les verbes plonger entré jetterai entrer et le nom chute Ces mouvements peuvent faire penser à l'acte amoureux mis en relief ici par son champ lexical : sur ma peau l'étreinte lèvres à lèvres cette possession tumultueuse abandonnée Albert Camus se met à nu : la nudité quand il plonge dans la mer, et la nudité face au lecteur quand il parle de l'amour de manière intime. [...]
[...] Commentaire littéraire Albert Camus, Noces à Tipasa Introduction L'enfance d'Albert Camus, dans un quartier pauvre d'Alger, est illuminée par l'émerveillement des paysages de la Méditerranée. Dans Noces à Tipasa un des quatre récits de Noces écrit en 1938, l'auteur marqué par la maladie (il souffre de tuberculose) évoque la joie de vivre sous le soleil. Cette évocation poétique met en scène la communion de l'Homme et d'une nature belle, réconfortante et sensuelle. Cet amour de la nature, comparable au sentiment amoureux, provoque chez l'auteur une prise de conscience de sa propre conception du bonheur. [...]
[...] Un bonheur immuable Pour finir, Albert Camus prend conscience du bonheur, le deuxième paragraphe plus argumentatif le montre clairement. En écrivant Je comprends ici et j'aurai conscience il nous démontre qu'il est sûr de ce qui peut rendre un homme heureux : l'amour absolu. Il affirme Il n'y a qu'un seul amour dans ce monde. Au-delà de l'amour pour la nature, de l'amour pour une femme étreindre un corps de femme c'est peut-être une allusion à l'amour pour Dieu, évoqué ici par le nom gloire Quand il cite soleil et ma mort dans la même phrase, c'est aussi accepter que la mort partie de la vie et que cette acceptation contribue au bonheur. [...]
[...] Conclusion Grâce à ce récit lyrique mais suffisamment réaliste, car il repose sur ses propres souvenirs liés à des plaisirs simples, Albert Camus relate sa vision du bonheur. Il amorce également une réflexion plus philosophique sur la condition humaine et sur l'absurdité de l'existence, thèmes qu'il développera dix ans plus tard dans son roman La Peste. Chaque lecteur peut être touché et se questionner à son tour sur sa propre existence et conception du bonheur. [...]
[...] Un paradis pour les cinq sens Enfin, Albert Camus provoque chez le lecteur une émotion vive grâce à son récit descriptif empreint d'une grande sensualité. Les cinq sens sont énumérés. L'odorat est présent grâce aux senteurs de la terre algérienne et des plantes qui parfument son corps comme soulignent les groupes nominaux encore tout parfumé des essences de la terre et leur (absinthes) parfum dans le corps Le bruit et le contact de la mer éveillent des sensations fortes comme l'illustrent le bourdonnement des oreilles les soupirs de la mer et le saisissement Le lecteur peut ressentir nettement ce contact de l'eau grâce à la métaphore glu froide et opaque L'exemple bouche amère nous montre que le goût est également sollicité, quand il avale de l'eau de mer. [...]
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