Rambert, prisonnier dans la ville, demande au docteur Rieux un certificat pour sortir. Ce prétexte à une nouvelle discussion entre les deux hommes (la deuxième) ouvre en fait un débat sur les modalités d'un bonheur individuel espéré et légitime (l'aspiration au bonheur est l'une des grandes préoccupations de Camus, un des thèmes majeurs du roman : ou comment parvenir à être un Sisyphe heureux dans un monde absurde, dominé par le mal). Comme lors de leur premier entretien, Rieux fait preuve d'une grande rigueur intellectuelle et morale. Il expose avec patience, douceur mais fermeté les raisons pour lesquelles in ne peut laisser Rambert quitter Oran. C'est donc un dialogue argumentatif (...)
[...] cette réflexion fréquente de sa part lorsqu'il ne veut pas s'engager dans une vaine discussion, dit précisé ment qu'il sait très bien que personne ne doit sortir, que cette règle s'impose à tous, que toutes les histoires individuelles sont des cas particuliers, et que cela est vrai au nom de la raison comme de l'évidence. Et Rambert cherche à se donner de l'assurance en rajustant sa cravate. L.40-44. Encore une fois, c'est la réponse de Rieux au style indirect qui compte. Il laisse Rambert libre de ses choix. [...]
[...] Le discours direct qui fait corps avec ses propos le souligne avec force Rambert représente l'idée qu'il est possible de vivre égoïstement, qu'il serait possible de séparer l'aspiration à un bonheur individuel de la condition humaine faite à tous les hommes. Or Rieux s'y refuse. L.52-53. Réponse laconique et réfléchie de Rieux toujours au style indirect, mais cette fois avec irone tendre et distanciée. Il semble prendre les choses sans porter, en apparence, de jugement. En réalité cette pseudo-objectivité est une manière de mettre en relief ce qu'il peut y avoir de contestable dans les propos excessifs de Rambert. [...]
[...] La Peste d'Albert Camus Passage étudié : Discussion entre Rieux et Rambert (pp. 83/85 Folio) Rambert, prisonnier dans la ville, demande au docteur Rieux un certificat pour sortir. Ce prétexte à une nouvelle discussion entre les deux hommes (la deuxième) ouvre en fait un débat sur les modalités d'un bonheur individuel espéré et légitime (l'aspiration au bonheur est l'une des grande préoccupations de Camus, un des thèmes majeurs du roman : ou comment parvenir à être un Sisyphe heureux dans un monde absurde, dominé par le mal). [...]
[...] En face, Rieux répond au discours indirect qui marque sa distance et sa réflexion par rapport à l'obstination de Rambert. L'argument : la séparation avec sa femme. S'il est formulé dans un premier temps avec retenue, il avance par contre des reproches bien injustifiés, notamment l'allusion à la question d'humanité (dont Rieux est pétri) et l'argument lui-même de la séparation ne résiste pas à la situation vécue des deux gommes (Rieux en est lui aussi victime, mais Rambert ne le sais pas). Le silence de Rieux avant sa réponse marque le décalage entre les deux points de vue. [...]
[...] Rieux qui rêvait probablement à sa femme (à cause de Rambert), ne le contredit pas. Mais il apporte une distinction fondamentale qui ne se discute pas (d'où le discours direct) : il y a cela qui fait écho à j'en serai profondément heureux autrement dit sortez vivant de cette sale histoire et soyez heureux avec la femme que vous aimez. . et il y a autre chose autrement dit pour y parvenir les modalités de ce droit au bonheur individuel doivent tenir compte d'autres réalités, celle qui les séparent : la prise de conscience des autres. [...]
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