Lignes 1 et 2 : Rambert attaque la discussion très directement (comme toujours avec Camus). Les 2 "je" et le verbe de volonté "je veux" marquent que cette décision est le fruit de sa propre délibération : il a été laissé libre de ses choix. Il est résolu définitivement à s'engager dans cette lutte contre le mal et pour sauver son droit au bonheur dans la dignité. Cette première phrase est la conclusion de sa délibération. Sa décision prise est énoncée par une phrase assertive (=qui ne se discute pas) et donc définitive (affirmation irrévocable) (...)
[...] Rambert fait les réponses et les questions (démarche heuristique par excellence), certes avec un certain agacement face au silence. Mais sa question posée sur le ton d'une interpellation (le vous entre virgules) contient la réponse. Le donc ne laisse en fait peu de place au choix : Que faut-il choisir ? A-t-on vraiment le choix ? Et est-ce d'un choix dont il est question ou d'une évidence qui s'impose d'elle même ? La seconde partie de la question : et renoncé au bonheur ? est plus complexe à prendre en compte, surtout sous cette forme ramassée. [...]
[...] Les 2 je et le verbe de volonté je veux marquent que cette décision est le fruit de sa propre délibération : il a été laissé libre de ses choix. Il est résolu définitivement à s'engager dans cette lutte contre le mal et pour sauver son droit au bonheur dans la dignité. Cette première phrase est la conclusion de sa délibération. Sa décision prise est énoncée par une phrase assertive (=qui ne se discute pas) et donc définitive (affirmation irrévocable). Lignes 3 et 4 : (Camus, homme de théâtre), les répliques sont introduites ou ponctuées par des notations sur les attitudes ou les gestes des protagonistes. [...]
[...] Dans cet extrait, la décision est prise et annoncée par le personnage dès le début du dialogue. Du coup, tout l'enjeu de ce dialogue est d'éclaircir et préciser les mobiles (d'ordre moral) et les raisons (d'ordre humaniste), ainsi que de peser les conséquences de cette décision en laissant Rambert les envisager et les formuler par lui-même. Rieux et Tarrou, qui souvent se taisent ou interviennent au discours indirect dans ce débat (marque de leur expérience et leur réflexion sur le monde et le malheur), laissent à Rambert le soin d'affirmer lui-même, de façon claire et concise (et donc au discours direct dans les deux premières parties) toutefois en l'incitant à préciser les étapes de la réflexion et donc les raisons qui l'ont conduit à ce choix. [...]
[...] La Peste d'Albert Camus Passage étudié : Discussion entre Rieux, Tarrou et Rambert (pp. 190/191 Folio) Rambert, un personnage qui évolue. Pendant les semaines qui précèdent, Rambert, journaliste, s'attarde à des démarches vaines et épuisantes pour s'enfuir d'Oran, ville mise en quarantaine pour raison de peste, et rejoindre sa fiancée. Mais alors qu'il le peut, il y renonce et décide de collaborer avec le docteur Rieux, Tarrou et quelques autres. La peste commence à faire de grands ravages dans la ville. [...]
[...] Le dilemme de Rambert (partir ou rester), le drame intérieur : choisir est résolu en ce qui le concerne. En fait, il prolonge l'objection de Rieux en la radicalisant sur le terrain de la morale personnelle (Tarrou est un personnage singulier, sa position face au mal est radicale : il veut tout donner et ne rien reprendre, pour li le combat doit être total, dans une solidarité absolue jusqu'à la mort, et il en mourra à la fin du roman). Ce verbe choisir est au centre de la discussion, il revient 2 fois (ligne 24). [...]
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