L'assonance en "é" avec "calmé", "passai" (l.10), "penchée" (l.11), "parapet" (l.11), "semblait" (l.11-12), "regarder" (l.12), "près" (l.12) et "distingué" (l.12) nous montre un Clamence sous le signe de la sérénité. Mais son état initial "heureux" (l.8), "engourdi" (l.9), "calmé, irrigué par un sang doux" (l.9) s'oppose au final "je tremblais" (l.27), "faiblesse" (l.29) (...)
[...] Il est répété une troisième fois (l.34) lorsqu'il interrompt brutalement son récit à l'arrivée à son domicile. Ce mais traduit trois fois sa lâcheté. Les termes net (l.22), brusquement (l.25) et «figée (l.26) marquent son immobilisme. Et sa conscience, représentée par je me disai j'ai pensé je voulus l'a rendu lâche, une lâcheté dont il a honte puisqu'il s'éloigne à petits pas (l.33). La fuite : Quand il entend le bruit, il sait que c'est un corps qui s'abat (l.21), sans se retourner, il sait donc très bien ce qui est arrivé. [...]
[...] Il dit même avoir oublié à la ligne 30, ici soit la violence du choc a été amnésiante, soit son inconscient refuse le souvenir et la douleur. Quand il termine son histoire, il répète face à une question de l'interlocuteur je ne sais pas ce qui marque le fait qu'il n'a pas envie de poursuivre son histoire. Ce rejet est accentué par la répétition de ni et par la phrase négative finale. III. La Chute : La lâcheté : La répétition de l'article défini le bruit me parut formidable dans le silence nocturne (l.20-21) nous montre qu'il s'attendait à cette chute. [...]
[...] On peut croire qu'il veut oublier cette soirée car la mémoire lui revient partiellement une heure après minuit (l.5). Les indices spatiaux sont quelquefois vagues comme vingtaine et à peu près (l.19) et quand il utilise ces termes à la suite, il s'éloigne de ce personnage et de cette histoire. Une mémoire défaillante et douloureuse : Les phrases, au début, sont généralement longues car il a du mal à se remettre dans les faits. Ce poids est marqué par l'allitération en p avec pont (l.10), passai (l.10), penchée (l.11), parapet (l.11) et plus près (l.11). [...]
[...] Texte 5 : Fin du chapitre 3 Par une nuit de novembre Passage étudié : depuis Voici. Cette nuit-là, en novembre jusqu'à je n'ai lu les journaux Introduction : Camus (1913-1960) est un écrivain, dramaturge, essayiste et philosophe français. Il a développé dans divers genres et registres un humanisme fondé sur la prise de conscience de l'absurdité de la condition humaine. En 1956, paraît La Chute, récit complexe entre monologue et dialogue dont nous allons étudier ici la fin du chapitre trois où Jean-Baptiste Clamence, le locuteur, raconte qu'il a été témoin d'un suicide quelques années auparavant. [...]
[...] La double interrogation quoi ? cette femme? (l.38) montre qu'il est comme surpris de l'objet du propos de son interlocuteur qui ne doit pourtant laisser aucun doute au vu de la gravité de l'anecdote qu'il vient de relater. En parlant un corps (l.21), il veut se distancer de cette femme (l.38) et en rejette le souvenir comme celui du rire qu'il crut entendre rire dont il tâche de se persuader qu'il était illusoire. Conclusion : Ce passage est décisif parce qu'à travers une histoire qui plonge le lecteur dans une atmosphère maussade, pesante et le partage d'un souvenir pénible avec le narrateur, nous comprenons que la chute d'une suicidaire dans l'eau est également celle du locuteur, lâche et fuyard. [...]
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