La ville est un thème récurrent dans La Chute (1956) de Camus qui semble même être naturel puisque la scène doit bien se dérouler quelque part ! Mais derrière cet aspect naturel de la ville se cachent des éléments qui permettent de comprendre encore mieux la réflexion de Camus sur l'homme. Ainsi la scène se déroule à Amsterdam, alors que les confessions de Clamence se situent à Paris : pourquoi un tel choix ? En réalité les deux villes sont contradictoires : Paris est la ville du passé, tandis qu'Amsterdam est celle du présent. Mais il n'y a pas que des contradictions temporelles qui entrent ici en jeu, mais tout un vaste champ d'oppositions rituelles et significatives qui témoignent de la progression des confidences de Clamence (...)
[...] Ce sont donc surtout la vision du monde par Camus qui nous est rapporté et non seulement les propos de Camus. La ville devient donc un moyen efficace et stratégique dans l'écriture romanesque pour introduire les propos du narrateur. Pour ne citer qu'un exemple reportons nous à la page 49. Ici, la délicieuse maison sert à introduire tout une discussion sur la dominance, l'esclavage et l'hypocrisie. Clamence dont la visée est de bien [nous] faire comprendre cette ville (p.18) d'Amsterdam, y parvient parfaitement car le lecteur finit par comprendre que cette ville est double. [...]
[...] Mais derrière cet aspect naturel de la ville se cachent des éléments qui permettent de comprendre encore mieux la réflexion de Camus sur l'homme. Ainsi la scène se déroule à Amsterdam, alors que les confessions de Clamence se situent à Paris : pourquoi un tel choix ? En réalité les deux villes sont contradictoires : Paris est la ville du passé, tandis qu'Amsterdam est celle du présent. Mais il n'y a pas que des contradictions temporelles qui entrent ici en jeu, mais tout un vaste champ d'oppositions rituelles et significatives qui témoignent de la progression des confidences de Clamence. [...]
[...] Le thème des ponts est omniprésent tout le long du récit : ses quais (p.10) ; le pont des Arts (p.42) ; la Seine (p.47) ; le pont Royal (p.74) Paris et Amsterdam : opposition et ressemblance Ressemblance Les deux villes se rapprochent avec notamment le thème de l'errance, c'est-à-dire de l'angoisse. Les deux ville sont belles : Amsterdam ? Belle ville, n'est ce pas ? (p.10) ; notre belle capitale (p.10). Ce sont donc deux villes doubles où des populations doubles vivent également. il est double. [...]
[...] De plus l'importance de Paris est soulignée par le fait que Clamence est lui-même français : Vraiment mon cher compatriote (p.47). Ce patriotisme commun aux deux interlocuteurs crée d'ailleurs un climat de confidence et de complicité. Enfin, Paris est une ville très importante dans le récit de Clamence car c'est la ville de son passé : j'ai quitté Paris ; je n'ai rien oublié de notre belle capitale (p. 10). Il s'agit d'une confession donc le passé est très important. Le thème des ponts et de l'errance. [...]
[...] Le thème du pont est d'ailleurs très important dans le récit. Ce bar va également introduire la réflexion de Camus sur la religion avec son emplacement au centre des cercles de l'enfer de Dante. Le bar- un emplacement stratégique pour Clamence Nous avons déjà vu en quoi l'emplacement de ce bar et de la ville d'Amsterdam même, était symbolique pour la suite du récit et n'introduisait pas seulement le cadre spatial, mais aussi les thèmes principaux. Maintenant nous allons voir en quoi c'est un lieu stratégique pour Clamence. [...]
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