Cette comparaison est réalisée en opposant systématiquement les deux classes sociales et se réfère : (...)
[...] Jean de La Bruyère, Des Grands Les Caractères Commentaire Jean de La Bruyère (vers 1645, 1696) est un moraliste français du XVII siècle. En 1688, il publie une première édition des Caractères qui connaît un grand succès. Jusqu'à sa mort, il publie neuf éditions des Caractères, en remaniant le texte et en ajoutant des caractères à chaque publication. Cette œuvre contient des maximes et décrit les caractères, les mœurs et l'injustice du sort du dix-septième siècle selon son auteur. La Bruyère y analyse les mœurs de son temps et en particulier les travers de la société de cour. [...]
[...] Dans ce passage, il développe une critique du règne de l'apparence, répondant ainsi à l'objectif didactique et moral que les écrivains classiques se sont fixé. Nous constaterons d'abord que La Bruyère effectue, dans son texte, une comparaison sans concession entre deux classes sociales qui se met ensuite au service d'une dénonciation de l'apparence. Une comparaison entre deux classes sociales : La structure narrative du texte se fonde sur une comparaison sur les deux classes sociales les plus opposées de l'époque : - le peuple - les grands c'est-à-dire les aristocrates vivant à la Cour Cette comparaison est réalisée en opposant systématiquement les deux classes sociales et se réfère : - au bonheur : le peuple est content du nécessaire (ligne tandis que les grands sont inquiets et pauvres avec le superflu (ligne 3). [...]
[...] Un homme du peuple ne saurait faire aucun mal ; un grand ne veut faire aucun bien, et est capable de 5 grands maux. L'un ne se forme et ne s'exerce que dans les choses qui sont utiles ; l'autre y joint les pernicieuses. Là se montrent ingénument la grossièreté et la franchise ; ici se cache une sève maligne et corrompue sous l'écorce de la politesse. Le peuple n'a guère d'esprit, et les grands n'ont point d'âme : celui-là a un bon fond, et n'a point de dehors ; ceux-ci n'ont que des dehors et une simple 10 superficie. [...]
[...] Enfin, La Bruyère, de manière implicite, grâce à l'opposition entre les deux classes, nous dévoile qu'au delà des apparences ( il y a en effet ce qui est apparent et ce qui est caché la réalité peut être très différente, à l'instar de la réalité sociale de son siècle, plus complexe qu'à première vue. On y perçoit là une invitation à développer son sens critique, en avance sur son temps, puisqu'elle sera un des préceptes majeur des philosophes des lumières au XVIII siècle. [...]
[...] Conclusion Ce texte très audacieux pour l'époque, invite sans détours et sans retenue à voir au delà des simples apparences et critique sévèrement les grands de la Cour de son temps. Il a valeur d'exemple et de référence dans un siècle où la critique sociale reste le plus souvent timide, alors que bientôt, elle explosera au XVIII siècle, celui des philosophes et des lumières de la raison. [...]
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