Racine, "Britannicus", Acte II scène 2

Résumé du document

Fiche de lecture niveau Lycée proposant une étude de l'acte II scène 2 de la tragédie de Racine intitulée Britannicus. Des rappels de cours sont proposés et précèdent l'analyse qui peut donner des pistes en vue d'un commentaire.

Extraits

[...] Par sa prise de parole, Néron nous retranscrit l'enlèvement de Junie. Cette tirade a plusieurs fonctions. Non seulement elle permet de raconter une partie de l'histoire mais nous donne également une vision de la princesse qui n'est pas encore apparue sur scène. Cette entrée retardée joue sur l'attente et le suspense mais permet aussi l'expression des sentiments de Néron pour Junie. Dans cette tirade Néron nous propose deux visions différentes : une vision réelle et une vision imaginaire. Dans un premier temps nous avons la vision réelle (v.6 à 20). [...]

[...] Tout s'y retrouve. Les doctes et les dramaturges trouvent dans la Poétique d'Aristote récemment redécouverte la réponse à de nouvelles éxigences et la légitimité des nouvelles règles de la tragédie. De plus, l'unification du goût et la codification du genre sont encouragées par un pouvoir politique de plus en plus centralisateure et autoritaire. On voit apparaître des mécènes dont notamment Richelieu et Louis XIV. Progressivement les libertés du style baroque laissent place à la purté et à la noblesse de l'alexandrin. [...]

[...] Les théoriciens du théâtre, appelés les doctes, imposent également la règle des trois unités : une unité de temps . Les doctes suivent, pour cette unité, les préceptes d'Aristote qui demande que la tragédie s'efforce de s'enfermer, autant que possible, dans le temps d'une seule révolution du soleil ou de ne le dépasser que de peu il s'agit en faite d'adapter le mieux possible deux durée différentes : celle de l'action et celle de la représentation. Cette règle peut d'une certaine manière remettre en cause la règle de vraissamblance car en un jour il ne se passer autant d'actions. [...]

[...] Ainsi Néron trahit sa perversité (v.23). Dans cette tirade, Racine utilise un procédé de clair obscur qui montre tout le contraste de l'âme de Néron à la pureté de Junie. Nous voyons s'opposer les termes ombre" (v.13) et "flambeaux" (v.13), "cri" (v.13) et "silence" (v.13), "immobile" (v.18) et "excité" "fiers" et "timide" (v.15) . Quel genre d'amoureux vous parait Néron ? (Expliquez en quoi cet amour excessif révèle un tyran en puissance) L'amour racinien est fondamentalement égoïste et destructeur car il vise à la possession de l'objet désiré et ce à n'importe quel prix (meurtre, trahison, chantage . [...]

[...] Il devient alors confident de Néron, comme nous pouvons notamment le voir dans cet acte II. Narcisse dans cette scène ainsi que dans toute la pièce est une véritable "âme damnée". Il écoute Néron sur ses problèmes et tente d'influencer ses décisions. Néron quand à lui s'appuie sur ses paroles et lui demande son avis (v. 30). C'est un traître qui ne fait que servir sa propre personne, sa soif de gloire. Narcisse ira même jusqu'à conseiller l'empereur Néron de tuer son frère Britannicus. Ainsi Narcisse pouce Néron à devenir "un monstre naissant". [...]