Fiche de lecture du livre de Jacques Attali, Une brève histoire de l'avenir
Attali base son travail sur un postulat historiciste : l'Histoire obéit à des lois qui permettent de la prévoir et de l'orienter. L'histoire entière de l'humanité se déroule selon des lignes de force qui lui donne sa logique et son unité. Dès lors, il suffit de dérouler ces lignes de forces à partir des enseignements du passé jusqu'à un avenir dès lors prévisible.
Partie 1 : Résumé de l'ouvrage
Partie 2 : Analyse critique de l'ouvrage
[...] L'histoire entière de l'humanité se déroule selon des lignes de force qui lui donne sa logique et son unité. Dès lors, il suffit de dérouler ces lignes de forces à partir des enseignements du passé jusqu'à un avenir dès lors prévisible. La parenté avec Marx est frappante, puisque lui aussi énonce des forces historiques à l'œuvre pour prédire l'inévitable chute du capitalisme. Mais à la différence de Marx, à qui Attali fait directement allusion, Attali ne voit pas dans la lutte des classes le moteur de l'histoire, mais dans la liberté. [...]
[...] Le recours à des néologismes est logique pour décrire un monde nouveau. Beaucoup de ces concepts sont cependant réutilisables pour notre époque puisque les tendances décrites sont pour la plupart déjà à l'œuvre. Le livre est un bon balayage de tous les thèmes d'actualité (privatisation croissante des services, crises écologiques Attali n'oublie rien. Quelle place pour l'action ? Attali veut faire acte de foi en l'avenir : tenter une nouvelle fois de montrer que l'humanité n'est pas condamnée à se détruire, ni par le marché, ni par la science, ni par la guerre, ni surtout par la bêtise et la méchanceté. [...]
[...] La division de la société en hypernomades, sédentaires nomades virtuels et infranomades n'existe-elle pas déjà ? Les cadres polyglottes très supérieurs des multinationales constituant la première catégorie, les classes moyennes la deuxième, et les travailleurs pauvres du Pakistan ou d'Europe de l'Est s'exilant à Dubaï ou en Angleterre pour trouver du travail la troisième. Plutôt que d'écrire trois scenarii différents J. Attali préfère présenter une histoire de l'avenir avec trois grandes phases qu'il ne faut pas interpréter linéairement. Celles-ci se chevaucheront plus qu'elles ne se succéderont. Quels apports ? [...]
[...] La consommation sera considérée comme seule activité valable. Le reste ne sera que perte de temps. Cet hyperempire sera divisé en trois castes : les hypernomades seront les maîtres de l'empire. qu'ils soient stratèges financiers ou matriceurs d'objets nomades. Les nomades virtuels seront les classes moyennes, principaux consommateurs. Ils partageront par procuration -virtuellement- l'existence des hypernomades. Les infranomades seront les victimes : ils vivront en dessous du seuil de pauvreté par jour) et se déplaceront de villes en villes à la recherche d'un emploi. [...]
[...] Ce sera le cas de la Chine, de l'Inde, de l'Iran ou de l'Australie. Le pouvoir sera contesté par une forme de violence inédite : les pirates (Mafias, masses d'infranomades, qui se ligueront contre des Etats ) trouveront contre eux de nouvelles formes de polices privées, les corsaires (entreprises de mercenariat). Les laïcs et les croyants seront deux forces en colère laquelle se dirigera contre l'ordre marchand, Les premiers critiqueront le rôle envahissant des Etats-Unis, les marchés et même la démocratie parlementaire, mais ils ne proposeront aucun système de substitution. [...]
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