Boris Vian, écrivain, poète et musicien du XXème siècle, associé à Saint-Germain-des-Prés, s'est amusé à réécrire une scène de première rencontre dans son roman déroutant et poétique L'Écume des jours publié en 1947.
L'extrait proposé réunit pour la première fois les deux protagonistes de l'oeuvre, Colin et Chloé, lors d'une fête donnée par leur amie Isis.
Problématique : En quoi l'auteur de J'irais cracher sur vos tombes renouvèle-t-il ce motif convenu ? (...)
[...] Les rapprochements incongrus tout au long de la scène laissent apparaître le surgissement du merveilleux et de l'absurde à travers les images. Ce qui laisse s'introduire dans le récit un langage poétique, et suscite ainsi l'amusement du lecteur. Le lecteur perçoit ainsi le milieu comme inconnu et étranger mais aussi familier et à la fois réaliste. L'humour et le ton décalé de la scène laisse alors percevoir au lecteur une parodie de scène de première rencontre amoureuse. Conclusion : Boris Vian réécrit ici une scène de première rencontre amoureuse avec sa conception du langage et de l'environnement littéraire. [...]
[...] Dans ce genre d'endroit, les échanges sont régis pas des codes sociaux bien précis. La rencontre des deux personnages se déroulant au sein d'un lieu de sociabilité, les deux protagonistes sont soumis au regard des autres. Les deux personnages peuvent ressentir une certaine attirance mutuelle mais ne peuvent se permettre aucun écart de comportement. II Scène de première rencontre amoureuse La rencontre entre les deux personnages repose sur le coup de foudre. Aux yeux des deux personnages, le monde extérieur paraît disparaître. [...]
[...] Colin est troublé par cette rencontre, par ce coup de foudre. Il est troublé au point d'avoir des difficultés à s'exprimer. L'image qu'il donne à Chloé au début de la rencontre est négative, c'est un cliché romanesque. L'expression bouche lui faisait comme du gratouilli'' évoque une sensation parasite, désagréable qui traduit son malaise. Tous les sens de Colin sont éveillés. Les deux êtres commencent par communiquer pas le biais de la parole. La première communication est maladroite. Dans un second temps, la communication entre les deux êtres se fait par le rapprochement des corps. [...]
[...] Mais ce sont les réactions de Chloé qui sont mises en avant. Le regard joue un rôle déterminant dans cette rencontre, le champ lexical du regard en témoigne : ''regard'', ''voyait'', regardait encore'', ou encore ''s'aperçut''. Chloé est le sujet de ces verbes de perception, elle le regarde et se focalise sur lui. Elle attire son attention. Colin, lui, se focalise sur son visage ; yeux, cheveux, visage, bouche. Le portrait de Chloé révèle sa personnalité ; elle est une jeune fille pétillante. [...]
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