Dissertation de français basée sur le thème du biographique, et par inclusion, autobiographique. En quoi la formule du "mentir vrai" de Louis Aragon rend-elle compte de l'entreprise biographique comme de l'entreprise autobiographique ? Dans quelle mesure l'entreprise biographique dans son ensemble insinue-t-elle une confusion nécessaire entre la réalité et la fiction ?
[...] Par exemple, Gide conseillait de lire l'ensemble de [son] œuvre pour faire son autoportrait Enfin, l'acte d'écrire permet, au départ, l'expression d'un subconscient, d'une vérité de nous-même qui nous est inconnue : Un livre est le produit d'un autre moi. décrit Marcel Proust dans son Contre Sainte-Beuve. Ensuite, la distanciation psychanalytique, mêlée à l'identification romanesque du lecteur, pousse à la propre rétrospection du lecteur, par le biais autobiographique. Montaigne, précurseur du genre, ne dira-t-il pas dans ses Essais que chaque homme porte en lui la forme entière de l'humaine condition. [...]
[...] insensé qui croit que je ne suis pas toi ! Lui- même juge et avoue s'être inspiré de sa propre vie, de ses propres amours, comme le miroir d'un homme. Pour terminer, le biographe ou l'autobiographe, selon son besoin d'écriture, qu'il soit psychanalytique, historique, sentimental, ou même vital (cf. L'Ecriture ou la Vie de Jorge Semprun, où l'ancien déporté choisit l'écriture pour se reconstruire en racontant), s'attache à restaurer une icône, un point de vue, à marquer une vie, et ainsi défier la fuite insensible du Temps. [...]
[...] Le rapport direct à la vérité est inintéressant, sinon purement formel et administratif. L'écriture (auto)biographique devient donc un artifice [ ] exclusivement [préoccupé] de dresser ses remparts comme le souligne George Perec dans son W ou le souvenir d'enfance. Ainsi les biographes Alain Absire et Mikhaïl Boulgakov s'attachent plus à imaginer le sentiment ressenti lors de la mort de Molière que les circonstances mêmes de celles-ci dans leurs respectifs Baptiste ou la dernière saison et La Vie de Monsieur de Molière. [...]
[...] Alors qui est cet autre ? Le double de l'autre ? Les idoles décrits ? Le lecteur ? Probablement. Mais avant tout, l'autre demeure l'alchimie de nos Êtres. [...]
[...] ( Le genre biographique est dans son ensemble lié par la fiction et la vérité. Cette complexe alchimie, qui peut se composer de besoins, de peurs, de souvenirs, tout comme de fantasmes, séduit chaque lecteur selon sa sensibilité : c'est une alchimie de l'être, une recréation de l'identité. Mais le fait d'être, par définition, un récit de vie est une contrainte pour le genre, qui est donc exposé à un devoir de sincérité. L'alchimie est donc nécessaire : d'abord masque pudique, elle finit par outrepasser l'illusion pour atteindre la réalité, qui est, et demeure éphémère. [...]
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