André Gide, à qui l'on demandait de nommer le plus grand poète français, fit cette réponse : « Victor Hugo... hélas ! »
En effet, Hugo occupe dans la littérature une place tout à fait exceptionnelle. Il a fait siens tous les genres littéraires et a excellé dans tous. Cependant, un génie aussi puissant et riche en contrastes ne peut exister sans une certaine démesure. Nombreuses sont les fautes de goût, les outrances et les négligences dans l'œuvre du « mage » romantique, et c'est là la justification du « hélas » de Gide.
[...] Ce roman social par excellence, qui préfigure ceux de Zola, visait à dénoncer la dégradation de l'homme par le prolétariat, de la femme par la faim, de l'enfant par la nuit. Les Travailleurs de la mer (1866) raconte le sacrifice de Gilliatt. L'homme qui rit (1869) déconcerte par sa fantaisie. Quatrevingt-treize (1874) est un roman historique qui raconte un épisode de la guerre de Vendée. IV. Les trois coups du romantisme au théâtre Au théâtre, le romantisme a eu plus de mal à s'imposer. C'est pourtant dans le drame que Victor Hugo s'est exprimé avec le plus de ferveur et de conviction romantiques. [...]
[...] Arrêtée, elle est durement interrogée par le policier Javert. Mais le maire de la ville, M. Madeleine, la fait relâcher. Le policier pense alors que M. Madeleine et Valjean ne font qu'un. M. Madeleine se dénonce lorsqu'un misérable, Champmathieu, est pris pour lui. Il assiste à l'agonie de Fantine, jure de veiller sur Cosette puis s'échappe et gagne Paris. Cosette est servante chez les sinistres Thénardier. Jean Valjean vient la délivrer. Jean Valjean s'installe rue Plumet. Il fait la connaissance d'un jeune républicain, Marius, qui aime Cosette. [...]
[...] La mort de Léopoldine lui a sans doute inspiré ses vers les plus déchirants : Pauca meae c'est-à-dire quelques vers pour ma fille 4e partie des Contemplations où l'on trouve en particulier À Villequier et Demain dès l'aube ; et, à la fin du recueil, À celle qui est restée en France Il est vain de reprocher au poète d'avoir exploité cette grande douleur La satire. La veine satirique de Hugo est représentée par Les Châtiments. L'indignation du poète et de l'idéaliste assistant à l'écroulement de ses rêves libéraux se traduit en titres ironiques et amers, qui reprennent les mots d'ordre du Second Empire - à l'exception du dernier : 1. La société est sauvée. 2. L'ordre est rétabli. 3. La famille est restaurée. 4. La religion est glorifiée. 5. L'autorité est sacrée. 6. La stabilité est assurée. 7. [...]
[...] Le roman vaut surtout par la description de cette foule bariolée du Moyen Âge, au-dessus de laquelle plane l'ombre majestueuse des tours de Notre- Dame. Tout comme dans les drames de Hugo, le grotesque et le sublime se côtoient sans cesse, jusque dans cette sombre Cour des Miracles, dont la description est peut-être le plus beau moment du roman. Les Misérables (1862). Jean Valjean, qui s'est enfui du bagne, trouve asile chez Monseigneur Myriel, évêque de Digne. Il s'enfuit à l'aube en dépouillant son bienfaiteur. Les gendarmes le reprennent, mais l'évêque le sauve. Bouleversé par cette générosité, il devient honnête homme. [...]
[...] On y voit une foule de héros (Olivier, Roland. Eviradnus), mais aussi des créatures mythologiques (le Satyre, le Titan) ou de simples humains (les pêcheurs des Pauvres Gens généralement symboliques. Le sens du pittoresque et l'imagination débordante de Hugo s'y donnent libre cours, en une marée de vers magnifiques et sonores. La Légende des siècles restera sans doute la partie la plus populaire de l'œuvre de Hugo, et des vers tels que ceux-ci resteront gravés dans toutes les mémoires françaises : L'œil était dans la tombe et regardait Caïn La Conscience Un frais parfum montait des touffes d'asphodèles Booz endormi À genoux ! [...]
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