Biographie, Ronsard, 1524-1585, La rose et le laurier, poète lauré, futur gentilhomme
Réhabilité par les romantiques (grâce à Sainte-Beuve), après deux siècles d'oubli, Ronsard est maintenant universellement admiré. Son génie, plus puissant et plus fécond que celui de Du Bellay, est aussi plus inégal : en effet ce merveilleux poète de l'amour et de la nature (la rose) est aussi un ambitieux poète de cour qui a tendance à « guinder » sa muse « trop haut » (le laurier).
Éclat et éclipses alternent dans sa carrière.
[...] Les hymnes : Ronsard traite de hauts sujets (Hymne à Henri II, Hymne de la mort) dans une forme oratoire et assez froide. D'abord accueilli avec une certaine réserve, Ronsard connaît rapidement la gloire et la fortune (pensions et différents bénéfices ecclésiastiques). Le poète lauré (1558-1574) Il lui faut cependant attendre la mort du poète officiel Mellin de Saint- Gelais pour prendre sa place qu'il occupe pendant tout le règne de Charles IX ; il est en même temps aumônier du roi. [...]
[...] D'ambition auxquelles ne répondait pas toujours sa nature En revanche Il faut reconnaître à Ronsard le mérite d'avoir introduit en France la haute poésie. Il ne manque pas de souffle lyrique quand un mouvement sincère l'anime : poésie cosmique de l'Hymne des astres, poésie mystique de l'Hymne de la mort. Il est plein de véhémence dans sa poésie politique Son charme est incontestable Ses impressions épicuriennes devant la vie qu'il faut se hâter de cueillir, devant la nature dont il décrit les nuances en ayant conscience de la fragilité de sa beauté : Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie (Sonnets à Hélène, II, 43). [...]
[...] L'éclipse et la retraite (1574-1585) L'échec de La Franciade, l'avènement de Henri III qui a son poète. Desportes, plongent Ronsard dans une demi-disgrâce. Malade de surcroît, il se retire dans ses prieurés où il meurt, non sans avoir publié encore des chefs-d'œuvre : a)Les sonnets sur la mort de Marie (1578) : Ronsard a appris la mort de Marie et s'émeut à son souvenir : Comme on voit sur la branche Les Amours d'Hélène (1578): Hélène de Surgères, demoiselle d'honneur de Catherine de Médicis, avait perdu son fiancé et restait inconsolable. [...]
[...] Un futur gentilhomme (1524-1542) Né au château de la Possonnière, dans le Vendômois où il passa ses douze premières années, Pierre de Ronsard, issu d'une vieille famille noble, est envoyé à la cour où il est le page brillant des princes. Au retour d'un séjour en Allemagne, il devient.« demi- sourd à la suite d'une grave maladie qui ruine ses ambitions. A la conquête du laurier en effeuillant la rose (1543-1558) En 1553, il reçoit la tonsure (uniquement pour s'assurer le revenu de bénéfices ecclé siastiques) et il se consacre aux lettres. Au collège de Coqueret (1547-1549), il acquiert une immense culture (grecque en particulier). [...]
[...] Son tempérament élégiaque qui lui fait cfeplorer la fuite du temps Le temps s'en va, le temps s'en va, ma Dame la mort des amantes, et découvrir l'âme de la nature. L'usage très musical du vers, en particulier de l'alexandrin ample : Afin que, vif et mort, ton corps ne soit que roses L'humanisme est vraiment artistique quand la discrétion des allusions antiques soutient l'émotion personnelle Il ne faut s'ébahir, disaient ces bons vieillards Sonnets à Hélène). Car je n'ai pas égard à cela que vous êtes. Mais au doux souvenir des beautés que je vis. [...]
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