Une si longue quête est une autobiographie, écrite par un nonagénaire qui, au soir de sa vie, revient –avec plus ou moins d'objectivité- sur les grands principes qui l'ont guidé tout au long de son parcours, contribuant à en faire l'un des pères de l'édition en France. Avec plus de cinquante ans de métier et la publication d'auteurs internationalement reconnus à son actif, celui-ci nous livre quelques clés de sa réussite… et nous en laisse deviner d'autres.
Issu d'un milieu bourgeois et d'une famille marquée par l'absence de la mère –emportée par la grippe espagnole- Robert Laffont a reçu une éducation très catholique et fait ses études à HEC. C'est donc pétri de grands principes qu'il s'engage dans la vie à 20 ans à peine, marié, avec un enfant à charge, et prêt à suivre le chemin que lui a tracé son père à la Compagnie Générale Transatlantique.
[...] Après avoir frôlé la mort lors d'un infarctus, Laffont développe une spiritualité nouvelle, dégagée des contraintes de l'Eglise et se rapprochant beaucoup plus du message d'amour universel qui lui paraît avoir guidé sa vie et ses choix professionnels, et il s'attache à faire partager ce sentiment à travers la création d'une ultime collection, Aider la Vie puis se retire du métier à 80 ans passés. Il est difficile de faire la critique d'une vie et de la façon dont elle a été vécue par ses protagonistes, toutefois, il semble qu'un peu plus de modestie et d'autocritique auraient été les bienvenues. Répétant à l'envi qu'il n'aime pas se mettre en avant, Robert Laffont en est pourtant à sa deuxième autobiographie. [...]
[...] Les éditions Robert Laffont connaissent donc assez rapidement une certaine notoriété, et à la Libération, celui-ci part installer ses bureaux dans la capitale. En tant que provincial, il se heurte très vite à ce cercle fermé que constitue le milieu de l'édition. Tenant par-dessus tout à préserver son indépendance, Laffont rencontre quelques difficultés lors de ses premiers pas à Paris : lourds emprunts pour financer les locaux, rivalité avec les grands pontes de l'édition, critiques littéraires hostiles et désaccords avec l'intelligentsia des cercles académiques, distribuant les prix littéraires qui aident une maison d'édition à se fonder un nom et une légitimité auprès du public. [...]
[...] Julliard mourra subitement en 1962, permettant à Laffont de recouvrer sa totale indépendance. Après être allé à plusieurs reprises s'inspirer des méthodes de confrères étrangers, Laffont tente –selon ses termes- de fonder son propre style en organisant sa maison en collections à thème. Souvent issues d'un livre à grand succès l'instar de la collection Vécu née du succès du best-seller Papillon (Henri Charrière)- elles sont chacune gérées par un directeur spécialisé et l'ensemble est supervisé par Jacques Peuchmaurd ; le dernier mot revient cependant toujours au fondateur, qui base ses choix sur sa confiance en ses collaborateurs. [...]
[...] Issu d'un milieu bourgeois et d'une famille marquée par l'absence de la mère –emportée par la grippe espagnole- Robert Laffont a reçu une éducation très catholique et fait ses études à HEC. C'est donc pétri de grands principes qu'il s'engage dans la vie à 20 ans à peine, marié, avec un enfant à charge, et prêt à suivre le chemin que lui a tracé son père à la Compagnie Générale Transatlantique. La Seconde Guerre mondiale va cependant bouleverser sa vie du tout au tout, le mettant face à un choix : continuer à faire semblant de vivre, étouffé dans le carcan de principes devenus obsolètes, ou prendre sa vie en main. [...]
[...] Il publie des auteurs qui connaissent un succès retentissant –comme Graham Greene, Henry James, Gilbert Cesbron, Guillain de Bénouville, Henri Charrière ou encore Dino Buzzati. Les auteurs anglo- saxons qui ont très tôt enrichi son catalogue ont considérablement contribué à la montée de sa renommée en France. Malgré ces succès, les difficultés financières obligent Laffont à entrer dans une collaboration avec René Julliard, qui ressemble plus à un véritable rapt de la gestion de l'entreprise : Julliard impose ses méthodes et son personnel, supprime le prix Stendhal et ne laisse que très peu de marge de manœuvre au fondateur de la maison. [...]
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