Biographie, Racine, 1639-1699, économie des moyens au service du tragique pur, tragique
Le classicisme fut le milieu favorable à l'épanouissement du génie de Racine : l'économie de moyens qui lui était imposée allait dans le sens de sa restauration du tragique pur.
L'homme a été très discuté. Sa carrière est fertile en ruptures et en rebondissements.
[...] Les tentations d'un ambitieux (1658-1666) Il vient poursuivre ses études à Paris où il fréquente un milieu plus libre (amitié de La Fontaine). Attiré par la richesse, il se rend à Uzès pour obtenir un bénéfice ecclésiastique ; il échoue. Attiré par la Cour, il dédie au roi des odes qui le font remarquer. Attiré surtout par le théâtre, il essaie d'y briller avec deux tragédies. La Thébaïde (1664) et Alexandre (1665). Il se brouille avec Molière à l'occasion de la représentation de cette pièce, et avec ses maîtres de Port-Royal qui condamnaient le théâtre et s'inquiétaient de l'émancipation de leur disciple. [...]
[...] Andromaque est une sorte de fugue tragique à quatre voix, quatre victimes d'un même destin, celui des coeurs qui aiment et ne sont pas aimés. On peut être sensible, comme Valéry, à Ia perfection de Ia poésie racinienne, ou, comme Giraudoux, à Ia ligne extrêmement pure du tragique racinien. Le miracle de cette tragédie, c'est d'être Ia plus forte parce que Ia plus sobre : dire moins pour exprimer davantage», cette définition de l'art classique par Gide est peut-être Ia meilleure définition de l'art de Racine lui-même. Dieux ! ne puis-je savoir si j'aime ou si je hais ? [...]
[...] Le zèle janséniste de Racine le brouille avec sa protectrice et il meurt dans une demi- disgrâce. Un art transparent Tendre ou cruel Racine ? La question ne se pose plus quand on a compris que la sobre élégance de ses tragédies permet justement de rendre transparent le tragique. La rigueur et la sobriété de l'expression n'excluent pas la poésie Sobriété Une mise en scène dépouillée : Phèdre ne contient qu'une indication de mise en scène elle s'assied ; l'unité de lieu est toujours aisément respectée. [...]
[...] Bajazet, ne pouvant aimer Roxane, est condamné à mort. 3. La lutte tragique : contre le destin tout-puissant, les héros tendent à faire prévaloir leurs desseins impuissants. Phèdre cherche à ruser avec la colère de Vénus en concluant un pacte avec elle (III, ; Athalie à apaiser le Dieu des Juifs par des présents La crise tragique : une péripétie brutale les met au bord du gouffre (le retour de Thésée, la décision de Joad) Le dénouement tragique : chacune de leurs actions les conduit à l'irréparable. [...]
[...] Thésée revient : Phèdre, jalouse, consent à ce que sa nourrice Œnone calom nie Hippolyte en l 'accusant d 'avoir tenté de séduire la reine. Thésée voue son fils à la colère de Neptune qui fait surgir des flots un monstre marin. Le précepteur Théramène annonce la mort d 'Hippolyte (c'est le récit de Théramène : Phèdre révèle la vérité et s 'empoisonne. Le silence de Racine (1677-1689) L'échec de Phèdre, la nomination de Racine comme historiographe du roi, son mariage le plongent dans un silence de douze ans. [...]
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