Biographie, Pierre Corneille, 1606-1684, générosité d'un génie indépendant, univers humain
Pris dans la contradiction de la naissance des règles et de ses goûts indépendants. Corneille reste un auteur « baroque », plein d'une sève généreuse et forte.
Les étapes de sa carrière feront comprendre la difficulté de sa situation historique.
[...] Mais une querelle éclate entre les deux pères : don Diègue, ayant obtenu le poste de précepteur de l'infant, que briguait don Gormas, reçoit un soufflet et demande à son fils de le venger. Rodrigue tue don Gormas et offre sa vie à Chimène ; elle refuse, mais réclame vengeance auprès du Roi. Don Diègue envoie Rodrigue combattre contre les Maures : son triomphe lui vaut la reconnaissance du Roi. On se fie au jugement de Dieu pour trancher l'affaire : don Sanche, champion de Chimène, se bat contre Rodrigue (que Chimène a supplié de se défendre). Rodrigue laisse la vie sauve à don Sanche. [...]
[...] Éléments baroques ou précieux : images sanglantes et finesses. Ainsi, quand Rodrigue tend à Chimène son épée, cet objet odieux : Chimène. Il est teint de mon sang. Rodrigue. Plonge-le dans le mien. Et fais-lui perdre ainsi la teinture du tien. (III, 2. Éloquence : goût des délibérations bien construites où s'affrontent des thèses opposées comme dans une plaidoirie (Le Cid, I : expérience et action ; Cinna II : empire et république, etc.), dans de véritables morceaux d'éloquence qui font appel à toute une rhétorique (anaphores, répétitions, antithèses, etc.), goût de la formule saisissante et du vers- proverbe : À qui venge son père il n'est rien d'impossible. [...]
[...] Les tragédies classiques (1638-1643) Corneille traite des sujets antiques en s'efforçant de désarmer les doctes. Horace (1640) : Rome et Albe sont en guerre, et décident d'opposer trois champions choisis de chaque côté : trois frères albains, les Curiaces, troisfrères romains, les Horaces, sont désignés. Or, la sœur des Horaces, Camille, est fiancée à un Curiace, et la sœur des Curiace, Sabine, a épousé Horace. Vainqueur et seul survivant du combat, ce dernier tue Camille, qui l'a accueilli en lançant contre Rome de furieuses imprécations. [...]
[...] VI-La technique dramatique 1. Liberté dans le choix des sujets, espagnols parfois, romains le plus souvent depuis l'époque des rois (Horace) jusqu'aux persécutions des chrétiens (Polyeucte). Les emprunts à l'histoire sont limités : Corneille renonce aux particularités historiques, introduit des personnages de son invention (Sabine dans Horace), déforme les faits (confusion de Flaminius et de Flamininus dans Nicomède), prête un autre caractère aux personnages (Auguste), laisse percer l'actualité politique de son temps (Nicomède). Il cherche essentiellement : - des situations fortes la garantie de situations ou de caractères extraordinaires ; - une atmosphère convenant à la dignité de la tragédie Liberté à l'égard de la vraisemblance et des bienséances : il va jusqu'à prétendre que le sujet d'une belle tragédie doit n'être pas vraisemblable car il recherche des sujets extraordinaires, des dilemmes singuliers, des cascades d'obstacles. [...]
[...] Lyrisme : dialogues passionnés (Le Cid, III fin : Rodrigue, qui l'eût cru . stances de Rodrigue ou de Polyeucte, moments d'exaltation, de douleur ou d'angoisse, les passages lyriques constituent autant de moments d'abandon et de poésie dans ce théâtre de la volonté : Chimène. Pleurez, pleurez, mes yeux, et fondez-vous en eau. (Le Cid, 799) Je suis maître de moi comme de l'univers ; Je le suis, je veux l'être . [...]
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