Une biographie de Paul Éluard (1895-1952) : L’amour de la poésie

Résumé du document

Né à Saint-Denis dans une famille de la petite bourgeoisie, Eugène Grindel dut interrompre ses études en 1912 pour faire une cure dans un sanatorium russe : il y rencontra Gala, une jeune Russe, qu'il épousa en 1917. La guerre, où il a été mobilisé comme infirmier, lui a inspiré ses premiers poèmes. Actif dans l'avant-garde parisienne, il rencontre les peintres, Max Ernst surtout ; mais au terme d'une longue crise, Gala, après avoir été l'amante d'Ernst, lui est enlevée par le peintre catalan Salvador Dalí en 1929.

Extraits

[...] Une biographie de Éluard (1895-1952) : L'amour de la poésie L'amour de la poésie Revendiqué par les surréalistes attardés ou par les communistes orthodoxes, Paul Éluard, qui appartint un peu aux deux groupes, appartient surtout à lui-même et à la poésie. I. Les amours d'Éluard Né à Saint-Denis dans une famille de la petite bourgeoisie, Eugène Grindel dut interrompre ses études en 1912 pour faire une cure dans un sanatorium russe : il y rencontra Gala, une jeune Russe, qu'il épousa en 1917. [...]

[...] Le premier Éluard C'est celui de Capitale de la douleur, recueil de poésie publié en 1926. Il reprenait en fait des recueils précédents, Répétitions (1922), Mourir de ne pas mourir (1924), ainsi qu'Au défaut du silence (1924). Les poèmes plus anciens sont mêlés aux nouveaux, postérieurs à la fuite solitaire vers Tahiti, en mars 1924. L'ensemble constitue à peu près la somme de la première poésie d'Éluard et de son amour, extasié ou douloureux, pour Gala ; Éluard y célèbre déjà ses peintres préférés. [...]

[...] Elle a arraché le poète à l'exégèse - fût-elle sur réaliste - des proverbes et des lieux communs, pour lui donner à voir : À partir de Picasso a-t-il dit, les murs s'écroulent la réalité objective cède la place à la poésie. Nul n'a été plus qu'Éluard attentif au travail du peintre. Il se sent en pleine communion avec lui. IV. Amour ou libertinage ? Breton, au moment de sa rupture avec Éluard, l'a accusé de libertinage. Éluard passe en effet pour le poète de l'amour (L'Amour la poésie ; Les Yeux fertiles ; 1936, Le lit la table ; Corps mémorable, 1947). [...]

[...] Éluard poète de la Résistance C'est encore à Hugo que fait penser la poésie de circonstance d'Éluard (Poésie et Vérité ; Au rendez-vous allemand, 1944). Il revendiquait ce terme, et il ne concevait pas qu'il pût exister une rupture entre sa poésie amoureuse et sa poésie politique. Il s'agissait d'aller de l'horizon d'un homme à l'horizon de tous Il rêvait aussi d'écrire une poésie pour tous. Le plus célèbre de ses poèmes, Liberté qui date de la Résistance, était à cet égard une réussite exemplaire. La terre est bleue comme une orange Jamais une erreur les mots ne mentent pas. [...]