Né dans un petit village du Tardenois, dans le nord de la France, Claudel, après une enfance provinciale, vient terminer ses études à Paris en 1882. Mais il étouffe dans cette ville, dans le rationalisme philosophique officiel et la désespérante littérature naturaliste. La musique, la découverte de Rimbaud constituent de rares éclaircies qui préparent l'illumination de la nuit de Noël 1886 à Notre-Dame : ce retour à la foi n'est d'ailleurs que le point de départ d'une soumission difficile de l'être tout entier, quatre ans plus tard. Le premier drame de Claudel, Tête d'or (écrit en 1889), œuvre obscure et puissante, illustre sous une forme symbolique ce rude combat intérieur.
[...] La musique, la découverte de Rimbaud constituent de rares éclaircies qui préparent l'illumination de la nuit de Noël 1886 à Notre-Dame : ce retour à la foi n'est d'ailleurs que le point de départ d'une soumission difficile de l'être tout entier, quatre ans plus tard. Le premier drame de Claudel, Tête d'or (écrit en 1889), œuvre obscure et puissante, illustre sous une forme symbolique ce rude combat intérieur. Le second, La Ville (1890), extériorise l'« anarchisme claudélien qui mène au pied de la Croix. Mais il rêve aussi d'un autre voyage, celui qu'il prête au vieil Anne Vercors dans La Jeune Fille Violaine (1892) et auquel le voue la carrière de diplomate. II. Le tour du monde (1893-1935) A. L'ouest ou l'est ? [...]
[...] La vie inti me de l'écrivain-diplomate est alors tumultueuse, surtout à l'occasion d'un de ses retours périodiques en France : repoussé en 1900 par Dieu de la vie monastique, il vit une douloureuse passion qu'il fait revivre dans Partage de midi (1906) : Partage de midi. Sur un paquebot qui se dirige vers la Chine s'est embarqué Amalric, Mesa, De Ciz et son épouse Ysé. Un irrésistible appel entraîne l'un vers l'autre Mesa et Ysé. Au 2e acte, dans le cimetière de Hong-Kong, les deux amants cèdent à l'amour interdit. Mais bientôt Ysé s'enfuit, avec l'enfant qu'elle a eu de Mesa, vers Amalric dont elle s'est éprise. [...]
[...] Cette période, plus apaisée, atteste un premier renouvellement de son art : 1. En poésie : au long verset non rimé a tendance à se substituer un curieux vers libre et rimé indiquant une inspiration plus liturgique (La Cantate à trois voix ; Corona Benignitatis Anni Dei) Au théâtre : le dialogue est plus serré, moins lyrique peut-être, et le cadre est historique dans les nouveaux drames. La trilogie des Coûfontaine : 1. L'Otage (1910) : sous l'Empire, Sygne de Coûfontaine donne asile au pape que Napoléon a voulu enlever. [...]
[...] On les redécouvre passionnément aujourd'hui. Il semble qu'il ait voulu délaisser complètement l'inspiration profane pour devenir l'interprète inspiré des Écritures. L'homme a souvent été contesté. Mais la gloire de l'écrivain n'a cessé de grandir : son œuvre tonifiante semble faite pour dissiper l'inquiétude moderne. Que mon vers ne soit rien d'esclave ! mais tel que l'aigle marin qui s'est jeté sur un grand poisson. Et l'on ne voit rien qu'un éclatant tourbillon d'ailes et l'éclaboussement de l'écume ! (Cinq Grandes Odes : 1. [...]
[...] Amours contrariées de Rodrigue et de Prouhèze, la jeune femme du vieux juge Pélage. Prouhèze est envoyée comme gouverneur de Mogador où le renégat Camille l'oblige à l'épouser. Rodrigue reçoit la garde de Dona Eept-Epées, la fille qu'elle a eue de Camille. Après la mort de Prouhèze, Rodrigue essuie d'ultimes humiliations qui le conduisent néanmoins jusqu'au seuil de la joie. La pièce s'achève sur la délivrance des âmes captives Bruxelles (1933-1935) sera le dernier poste de Claudel ambassadeur. III. La retraite (1935-1955) Claudel a surtout vécu, au cours de ses dernières années, au château de Brangues, dans le Dauphiné. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture