Une biographie de Molière (1622-1673) : Un comique ambigu

Thèmes abordés

Biographie, Molière, 1622-1673, comique ambigu, Jean-Baptiste Poquelin

Résumé du document

En 1668, à la suite d'un procès qu'il avait perdu. Racine a écrit une comédie, Les Plaideurs, qu'il a voulus éloignée de « la liberté de Plaute et d'Aristophane », sous-entendant sans doute « de Molière » avec qui il est brouillé et qui triomphe en dépit des cabales depuis neuf ans.
La biographie de Molière a souvent été chargée de mystères. On retiendra les étapes d'une carrière exceptionnelle : la passion du théâtre pousse sur les planches un jeune bourgeois ; le métier d'acteur le conduit à celui d'auteur. Ses luttes contre ses ennemis, sa mort en font une sorte de héros du comique.

Extraits

[...] La biographie de Molière a souvent été chargée de mystères. On retiendra les étapes d'une carrière exceptionnelle : la passion du théâtre pousse sur les planches un jeune bourgeois ; le métier d'acteur le conduit à celui d'auteur. Ses luttes contre ses ennemis, sa mort en font une sorte de héros du comique. L'escapade d'un jeune bourgeois (1622-1658) Jean-Baptiste Poquelin est le fils d'un tapissier parisien. Des études chez les jésuites, une licence en droit semblent devoir le retenir dans la bourgeoisie. [...]

[...] Ce qui est plus curieux, c'est que Molière combine parfois ces types : Arnolphe est à la fois un barbon, un bourgeois gentilhomme, un atrabilaire . Le personnage moliéresque est donc souvent complexe et nuancé. La vérité humaine 1. La schématisation n'exclut pas en effet la profondeur. Molière projette sur les créatures de son théâtre un éclairage saisissant en faisant de son faux dévot un homme dévoré par la sensualité, de son avare un vieillard amoureux, de son misanthrope un faible soupirant Les types sont d'autant plus vivants et individualisés qu'ils sont fortement enracinés dans un milieu social, la bourgeoisie le plus souvent. [...]

[...] Tartuffe marque l'apogée de la lutte menée par Molière contre le clan des dévots. Remaniée plusieurs fois, la pièce n'en est pas moins interdite jusqu'en 1669. Tartuffe (1664). La famille du bourgeois dévot Orgon est désunie depuis que s 'y est introduit un faut dévot, Tartuffe. Le maître de maison et sa mère adorent l'imposteur au point qu'il est près d'épouser malgré elle Mariane, la fille d'Orgon. Mais l 'hypocrite est attiré par la femme d'Orgon, Elmire, qui parvient à le démasquer. [...]

[...] de La Souche et épouser Agnès qu'il a recueillie dès l 'âge de quatre ans afin de la conserver innocente et ignorante, tant il craint d'être trompé par les autres. Mais le fils de son ami Oronte, Horace, réussit à communiquer avec la jeune fille, et, ne connaissant pas le second nom du tuteur, se confie, sans réfléchir, à lui. Arnolphe lutte pour conserver sa proie. Le jeune homme triomphera grâce à une reconnaissance finale. Pour défendre sa première comédie contre ses détracteurs, Molière écrit La Critique de L'École des femmes et L'Impromptu de Versailles (1663) L'année suivante. [...]

[...] La leçon de la nature : la nature est bonne. Il est criminel de l'étouffer (L'École des femmes), odieux de la masquer (Tartuffe), ridicule de la déformer (Les Femmes savantes). Il faut donc «forcer» les «obstacles» qu'on lui oppose (L'École des femmes, v. 904). Ne la considérons point comme l'innocence originelle à préserver, mais comme un principe dynamique d'épanouissement de l'être humain. Molière sait aussi en reconnaître les limites et n'exclut pas la nécessité d'un contrôle lucide L'école de la vie civile : la société complète harmonieusement la nature. [...]