Maupassant a réussi en une carrière courte et tourmentée à imposer un genre, la nouvelle, et un style, sobre et efficace. Héritier de Flaubert plus que de Zola, il parvient à une manière de naturalisme tempéré, sans revendiquer cette étiquette. Très admiré et connu à l'étranger, c'est un des écrivains français les plus traduits.
[...] Maupassant n'ignore pas le thème des invisibles : dans L'Homme de Mars (1887), les Martiaux sont la préfiguration de nos Martiens. Une évolution implacable comme celle de la maladie physique et mentale semble conduire Maupassant vers les deux versions de la nouvelle Le Horla (1886-1887), qui constituera aussi le titre d'un recueil. La forme du journal d'un fou permet de montrer la progression de l'angoisse, la dépossession de soi par le double. La folie peut être analysée avec lucidité jusqu'au moment où elle l'emporte : incendie de la maison, annonce d'un suicide inévitable - Maupassant dans les derniers temps de sa vie a tenté lui aussi de se suicider. [...]
[...] Il n'est pas d'autre école pour Maupassant que l'école du regard, et en particulier le regard du peintre. La célèbre nouvelle Une partie de campagne reprise dans le recueil La Maison TeHier (1881), peut être mise en parallèle avec le célèbre tableau de Manet dont elle semble s'inspirer. Le Déjeuner sur l'herbe. Jean Renoir en a donné, dans Partie de campagne, une transposition cinématographique aussi géniale que l'original Le cycle On pourrait insister sur le pittoresque dans l'œuvre de Maupassant - pittoresque normand ou évocation des mœurs parisiennes. [...]
[...] Une biographie de Maupassant (1850-1893) : Le regard du peintre Le regard du peintre Maupassant a réussi en une carrière courte et tourmentée à imposer un genre, la nouvelle, et un style, sobre et efficace. Héritier de Flaubert plus que de Zola, il parvient à une manière de naturalisme tempéré, sans revendiquer cette étiquette. Très admiré et connu à l'étranger, c'est un des écrivains français les plus traduits. Libération d'un écrivain Né en Normandie dans une famille qui s'était donné depuis peu la particule aristocratique, il a souffert de la séparation de ses parents (on en trouve la transposition dans la nouvelle Garçon, un bock ! [...]
[...] Accueilli dans le groupe de jeunes écrivains que patronne Zola, il participe, avec Boule de suif, au recueil collectif Les Soirées de Médan (1880), consacré à la guerre de 1870 et à ses suites. Sa nouvelle éclipse les autres, y compris celle de Zola lui-même. Il va désormais écrire régulièrement dans des journaux et revues, publiant des chroniques, des nouvelles ou des romans en feuilleton. Il use parfois de pseudonymes, mais s'affirme de plus en plus comme Guy de Maupassant, même si Goncourt ricane dans son Journal sur sa particule. En dix ans, il écrit trois cents nouvelles et six romans, dont le premier est Une vie, vision assez désespérée de l'existence humaine. [...]
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