Biographie, Jean Cocteau, 1889-1963, funambule des lettres, vie multiple, œuvres principales
Mort le même jour qu'Édith Piaf, la célèbre chanteuse, Cocteau a été, lui aussi, une figure : touche-à-tout de talent, il a voulu avoir et il a eu parfois la grâce de la poésie.
Né à Maisons-Laffitte, Jean Cocteau fut renvoyé de l'école Condorcet pour indiscipline. Le chahut, il allait le faire passer dans les milieux artistiques de la Belle Epoque, puis des années qui suivirent la Première Guerre mondiale.
[...] En poésie : Vocabulaire (1922), Plain-chant (1923), Opéra (1927), Poèmes (1948), Clair-Obscur (1954), Le Requiem (1962) Récits et romans : Thomas l'Imposteur (1923), Le Grand Écart (1923), Le Potomak (1919-1924) et La Fin du Potomak (1940), Les Enfants terribles (1929) Théâtre : Antigone (1921), Orphée (1927), La Machine infernale, reprise du mythe d'Œdipe (1934), Les Parents terribles (1938), Renaud et Armide (1943), L'Aigle à deux têtes (1946) Films : Le Sang d 'un poète (1931), L'Éternel Retour (1943), Les Dames du bois de Boulogne (1945), La Belle et la Bête (1946), La Voix humaine (1947), Orphée (1950), Le Testament d 'Orphée (1960). Récréation et re-création La clef de l'œuvre de Cocteau est sans doute l'Ange Heurtebise. Il permet à Orphée de franchir le miroir, au poète de passer dans un monde inversé qui est la Mort, mais surtout une manière paradoxale de représenter la vie. Le «mystère» cultivé par l'artiste est dans ce renversement même. [...]
[...] Une vie multiple Né à Maisons-Laffitte, Jean Cocteau fut renvoyé de l'école Condorcet pour indiscipline. Le chahut, il allait le faire passer dans les milieux artistiques de la Belle Epoque, puis des années qui suivirent la Première Guerre mondiale. C'était l'époque du cabaret Le Bœuf sur le toit de la collaboration avec le compositeur de musique Érik Satie et avec le peintre et décorateur Pablo Picasso (le ballet Parade en 1917). C'est Cocteau qui donna son nom au groupe des Six (six musiciens : Darius Milhaud, Francis Poulenc, Arthur Honegger, Georges Auric, Germaine Tailleferre et Louis Durey) : avec eux il conçut Les Mariés de la tour Eiffel en 1921. [...]
[...] Pour cela, Cocteau a repris volontiers des figures mythiques ou légendaires, dans un esprit de re-création, parfois d'une admirable liberté, ou de récréation (goût des jeux de mots, des formules clinquantes). Il est aussi l'auteur à part entière de figures originales, âpres parfois, dans Les Enfants terribles et Les Parents terribles. Un pied dans la raison, un pied dans l'irrationnel un pied dans la tradition, un pied dans la modernité, Cocteau représente ce qu'il a appelé lui-même une boiterie savante Les vivants et les morts sont près et loin les uns des autres comme le côté pile et le côté face d'un sou, les quatre images d'un jeu de cubes. [...]
[...] Vinrent le temps des voyages, celui de la Seconde Guerre mondiale, qui le surprit à Saint-Tropez avec l'acteur Jean Marais, son interprète. Son activité est débordante après 1945. Il est reçu à l'Académie française en 1955, remarquable consécration de celui qui avait pu apparaître comme un funambule des lettres. À la fin de sa vie, il a exercé son talent de dessinateur et de peintre en décorant divers monuments dans le Midi de la France et dans le village proche de Fontainebleau où il s'était retiré, Milly-la-Forêt. [...]
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