Biographie, La Fontaine, 1621-1695, papillon du Parnasse, fables
Le genre de la fable, sec et froid avant La Fontaine, repris non sans grâce, mais sans génie, après lui (Florian au XVIIIe siècle, Franc-Nohain au XXe siècle), connaît avec lui son expression la plus parfaite. Avec ce poète et cette œuvre, un vent de liberté passe sur le siècle de Louis XIV, mais une liberté mesurée et exquise.
La légende a déformé La Fontaine : il est plus fantaisiste que distrait, plus dilettante que paresseux, plus sensible qu'inconscient.
[...] Son goût littéraire a évolué de la préciosité à la simplicité des classiques. Paraissent alors : Contes et Nouvelles en vers (1664-1685), galants, parfois même grivois, imités de l'italien. Les six premiers livres des Fables (1668) : sources essentiellement antiques (Phèdre, Esope) ; sujets moraux ; histoires d'animaux, surtout. Exemples : La Cigale et la Fourmi, Le Loup et l 'Agneau, etc. Les Amours de Psyché et de Cupidon (1669), roman en prose mêlée de vers. Les nobles amitiés (1672-1695) 1. [...]
[...] Le dénouement est presque toujours rapide Peinture des caractères des bêtes et des gens. On y trouve le fourbe (le renard), l'hypocrite (le chat, Grippeminaud le bon apôtre l'avare (la fourmi), etc Peinture des mœurs : les courtisans (Les Obsèques de la lionne), les grands seigneurs (Le Jardinier et son Seigneur), les juges (L'Huître et les Plaideurs), les médecins (Le Cheval et le Loup), les pauvres gens (La Mort et le Bûcheron), etc. La comédie prend ainsi l'allure d'une comédie satirique qui n'épargne pas même le roi Art du dialogue souple et vivant qui sait varier infiniment les paroles et les rythmes selon le caractère des personnages (Le Chêne et le Roseau, L'Homme et la Couleuvre). [...]
[...] Nulle offense : 8 Même il m'est arrivé quelquefois de manger 12 Le berger. 3 (Les Animaux malades de la peste) 5. Harmonie du vers tantôt clair et fluide par suite de la mélodie des voyelles Le long d'un clair ruisseau buvait une colombe dans La Colombe et la Fourmi), tantôt riche en allitérations (effets d'harmonie imitative, telle l'irruption de l'ouragan dans Phébus et Borée). Le message moral et philosophique Tout apologue contient une morale qui en est l'âme : elle corrige le pessimisme philosophique Le pessimisme philosophique : l'homme n'est pas bon (L'Homme et la Couleuvre : . [...]
[...] On l'a marié, il a un fils, mais néglige femme et enfant (on prétend qu'il rencontra un jour son fils et demanda qui était ce jeune homme), pour lire et fréquenter une aimable société de province où il fait connaître ses premiers vers imprégnés à la fois de préciosité et de culture antique. Les protections des grands (1658-1672) 1. Le surintendant général des Finances Fouquet, à qui il a été présenté par son oncle et qui a aimé son poème Adonis (tant admiré plus tard par Valéry), en fait son poète. [...]
[...] Mme de La Sablière (1672-1684) l'accueille et l'entoure de soins maternels. Au contact des gens du monde qu'elle reçoit, il découvre de nouveaux sujets de curiosité (la science, la philosophie, l'Orient) et élargit l'éventail des genres qu'il pratique. Mme de La Sablière se retire dans la solitude en 1684, année de l'élection de La Fontaine à l'Académie française. Livres VII à XI des Fables (1678) : sources traditionnelles, mais aussi orientales (l'Indien Pilpay) ; sujets moraux, mais aussi philosophiques, politiques et religieux; récits d'animaux (Le rat qui s'est retiré du monde), mais aussi élégies (Le Songe d'un habitant du Mogol, Les Deux Pigeons) ou contes purs (Le Curé et le Mort). [...]
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