C'est dans l'œuvre de Flaubert que se réalise peut-être le mieux l'idéal du courant réaliste du XIXe siècle, même s'il n'a pas aimé ce mot. En dépit des aspirations romantiques auxquelles il laissera encore libre cours dans Salammbô, Flaubert se livre sans cesse à une analyse détaillée et objective des moindres faits réels, qui prennent sous sa plume le poids de vérités universelles.
[...] Une biographie de Flaubert (1821-1880) : L'apôtre du style C'est dans l'œuvre de Flaubert que se réalise peut-être le mieux l'idéal du courant réaliste du XIXe siècle, même s'il n'a pas aimé ce mot. En dépit des aspirations romantiques auxquelles il laissera encore libre cours dans Salammbô, Flaubert se livre sans cesse à une analyse détaillée et objective des moindres faits réels, qui prennent sous sa plume le poids de vérités universelles. Un homme double 1. Le romantique (1821-1843). Gustave Flaubert naît à Rouen en 1821. [...]
[...] Mais ses amis, déçus par cet ouvrage plein d'une imagination exubérante, lui imposent le pensum réaliste d'un sujet terre à terre. Madame Bovary. Flaubert l'achève seulement en 1856, au prix d'un labeur acharné. La publication de ce nouveau roman fait scandale. Un procès a lieu en 1857. L'auteur n'est acquitté que de justesse par le Parquet impérial. Pour se détendre, il cherche à ressusciter dans Salammbô (1862) la civilisation disparue de Carthage. Puis il reprend L'Éducation sentimentale (1869), revenant à la grisaille, et La Tentation de saint Antoine (1872, publ. 1874), revenant à la couleur. [...]
[...] Mais, ici et là, Flaubert reste également maître d'un style vigoureux et travaillé. Portraits, descriptions, scènes, tout est construit de manière à produire un effet voulu. La place de chaque mot, de chaque virgule a été l'objet d'une grande réflexion. L'effort se fait-il trop sentir ? On en jugera en lisant ces lignes enchanteresses, extraites de La Tentation de saint Antoine : Nous avons rencontré, sur le bord de la mer, les cynocéphales gorgés de lait, qui s'en revenaient de leur expédition dans l'île Taprobane est le nom ancien de Ceyl). [...]
[...] Dans la capitale, il fait la connaissance de jeunes gens qui rêvent d'être de grands artistes (ceux-ci gravitent autour du marchand de tableaux Jacques Amoux) ou des hommes politiques célèbres. Frédéric voudrait être l'un puis l'autre, mais ses ambitions s'effritent au contact de la vie. Il s'attache alors à Mme Amoux, mais n'agit pas, et sa passion s'étiole. Sa vie sombre dans le néant. Il revoit Mme Amoux un soir, en 1867. Ils évoquent le passé avec émotion. En partant, elle lui laisse une mèche de cheveux blancs. [...]
[...] Le bovarysme cette nostalgie des femmes de province, est devenu une vérité universelle, par la justesse des détails et la précision de l'observation. Rien n'est inventé, et l'impression de réalisme est sans cesse frappante. Les moindres détails psychologiques sont notés. Ils justifieront plus tard le déroulement de l'action. Elle n'aimait la mer qu'à cause de ses tempêtes et la verdure seulement lorsqu'elle était clairsemée parmi les ruines. Flaubert parvient à la sensation presque matérielle des choses et des événements dans les descriptions pittoresques : Les fermières des environs retiraient, en descendant de cheval, la grosse épingle qui leur serrait autour du corps leur robe retroussée, de peur des taches. [...]
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