Il serait difficile de faire le portrait de ce portraitiste : nous savons fort peu de choses sur lui. Fils de bourgeois, avocat puis acquéreur d'une charge financière qu'il n'exerce pas, il vit à Paris dans une retraite studieuse jusqu'en 1684. À cette date, il devient précepteur du petit-fils de Condé, à la cour de Chantilly. Sa tâche achevée, il reste attaché à cette cour en qualité de « gentilhomme », peut-être pour en finir avec ses observations sur la société. Il entre à l'Académie française en 1693, et meurt subitement à cinquante et un ans.
[...] Une biographie de La Bruyère (1645-1696) : Un observateur amer et indépendant Il serait difficile de faire le portrait de ce portraitiste : nous savons fort peu de choses sur lui. Fils de bourgeois, avocat puis acquéreur d'une charge financière qu'il n'exerce pas, il vit à Paris dans une retraite studieuse jusqu'en 1684. À cette date, il devient précepteur du petit-fils de Condé, à la cour de Chantilly. Sa tâche achevée, il reste attaché à cette cour en qualité de gentilhomme peut-être pour en finir avec ses observations sur la société. [...]
[...] Mais, en fin d'analyse, il laisse peu de remèdes positifs : La Bruyère reste attaché au gouvernement sous lequel il est né, et se borne à l'idéaliser, suivant cette même générosité qui le pousse à tendre les bras au peuple : Je ne balance pas ; je veux être peuple. L'œuvre d'un artiste La Bruyère manie tous les tons : la caricature amusée (portrait de Ménalque le distrait qui avale les dés de son cornet au lieu de boire l'eau de son verre), l'indignation (invectives contre la guerre), le dialogue moqueur (Acis), la maxime lapidaire, etc. [...]
[...] Son ouvrage nous laisse supposer qu'il fut ambitieux, déçu, dépité du rôle subalterne que la société lui réservait. Extérieurement réservé, intérieurement irascible et impressionnable, il était profondément probe et généreux. L'œuvre d'un moraliste Les portraits vinrent seulement après coup soutenir des réflexions et maximes morales. Il juge : 1. Des individus précis, sous des noms de convention. Aussi les contemporains cherchèrent-ils des clefs. [...]
[...] 11a surtout l'art de faire vivant : son style est concis, et procède généralement par juxtaposition de phrases sèches. Le procédé est excellent pour désarticuler des pantins ; son danger est la stylisation excessive. Il a essentiellement, comme l'a dit Taine, l'art d'attirer l'attention Attaché à la religion et à la monarchie traditionnelle, traducteur du Grec Théophraste dont il s'inspire, plus soucieux de peindre l'homme de tous les temps que celui de son temps, La Bruyère appartient bien à la génération des écrivains classiques. [...]
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