Durant le Moyen-Âge, les hommes attribuaient raison et jugement aux bêtes. C'est ainsi qu'eût lieu divers procès d'animaux comme l'explique Michel Pastoreau. Les bêtes étaient jugées puis sanctionnées comme des êtres humains, à cela près qu'elles ne bénéficiaient pas d'avocat. Descartes, à l'inverse les a confinées au stade de pur automate, les excluant alors du champ de la pensée. Ainsi est née l'idée que les bêtes n'étaient pas des êtres moraux, déterminés et privés de raison (...)
[...] A la question l'homme est-il un être moral ? les animaux répondraient vraisemblablement par la négative. D'ailleurs c'est ce que fait Gregor une fois transformé en cafard. Au début de sa métamorphose, Gregor est seul dans sa chambre et ses parents commencent à s'inquiéter. Il est ensuite rassuré par la douce voix de sa mère et le son plaintif de sa sœur qui dénote de l'affection et de la compassion, puis les relations de sa famille pour tenter de résorber l'incident comme faire venir le médecin et le serrurier. [...]
[...] D'ailleurs Gregor est exclu de sa famille, rejeté dans sa chambre. C'est seulement une fois blessé qu'il est à nouveau toléré, lorsqu'il est moins dangereux, et encore cela n'est que transitoire. L'exemple de cette idée est beaucoup moins présente chez Condillac pour qui l'animal et l'homme ont sensation donc couleur possible, et qu'il est immoral de faire souffrir l'animal, ce que Descartes et Buffon autoriseraient. Il ne faut pas non plus oublier l'enjeu de l'ouvrage de Condillac qu'il explicite instantanément, à savoir connaître l'animal pour mieux connaître l'homme. [...]
[...] D'ailleurs l'homme qui est perfectible, capable de s'améliorer régresse inéluctablement à la fin de sa vie comme l'explique Rousseau, et a malheureusement conscience de sa régression. Enfin l'homme s'impose une morale, un juste modèle à suivre, il a ainsi forgé la fiction du péché. C'est ainsi que sont nées les religions, où le mode de vie prôné est une vie d'abstinence faite de petits bonheurs, une vie d'ascète. C'est ainsi qu'en se caractérisant par être moral, cherchant sans cesse la vertu plutôt que le plaisir, l'homme se condamne à une vie d'ascète. [...]
[...] L'homme qui se dit moral, ne le serait-il pas uniquement avec ses semblables ? C'est pourquoi il y a lieu de se demander si les animaux nous tiennent effectivement pour des être moraux. La relation entre l'homme et l'animal se réduit surtout à une idée utilitariste. Kafka met ainsi en évidence cette idée : dans son ouvrage différents types d'animaux sont présentés, celui qui est jeté à la poubelle sans déplaisir, celui qui agrément le repas des locataires, ou même celui qui met en évidence la beauté de la femme telles que les fourrures ou la plume d'autruche sur le chapeau de la femme de chambre. [...]
[...] Cependant les hommes possèdent en plus un moi de réflexion qui constitue notre raison. C'est ainsi que l'homme possède la plus grande part d'intelligence alors que celle des bêtes est plus bornée De même, Kafka montre qu'une fois transformé, Gregor n'a pas perdu tout son potentiel de réflexion, il tente d'ailleurs de rationaliser l'évènement et explique le fait que sa voix ait mué par un mauvais rhume et sa transformation par l'anxiété due au travail, son manque de sommeil ou ses relations humaines désastreuses. [...]
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